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La famille Mathieu vit dans 15 m2, sans eau ni électricité. Toutefois, le père a installé un panneau solaire qui permet d’éclairer la pièce durant quelques heures. Un petit groupe électrogène en service de 20 heures à 22 heures alimente la télévision. Là, entre quatre murs suintant l’humidité, depuis plus d’un an, la famille Mathieu survit. La pièce unique est propre, on aurait même pu dire coquette si elle avait été dotée de l’eau courante et de l’électricité. Ce qui n’est pas le cas.
Car ce local n’est autre qu’une vieille baraque agricole – prêtée gracieusement par un agriculteur – à laquelle le père de famille, maçon de son état, a apporté un zeste d’habitabilité.
« On s’efforce de vivre dignement, mais c’est difficile. Surtout avec un demi-salaire. En effet, j’ai un CDI à mi-temps chez un artisan en maçonnerie, Cela fait déjà plus de quatre ans qu’avec ma femme et mes enfants nous n’avons plus de toit. La galère a commencé en 2004, nous demeurions en HLM à Hyères ; à l’époque, j’étais agent d’entretien à l’hôpital. Victime d’une grave dépression nerveuse, j’ai perdu mon emploi et les dettes se sont accumulées. On a alors quitté l’appartement pour emménager dans un petit camping-car. Croyez-moi à quatre dans autant de mètres carrés ce fut l’enfer. On a bien tenté de solliciter de l’aide auprès des municipalités mais en vain. Comme nous allions de parking en parking sans posséder d’adresse fixe, les élus nous disaient :
on ne peut rien pour vous
.
« Mon fils souffre d’une rétinopathie pigmentaire. Il n’existe aucun traitement et les spécialistes que nous avons consultés au centre hospitalier national d’ophtalmologie des quinze-vingts disent que Mickaël va perdre la vue. » (…) Lors des récentes inondations, l’assistance sociale les a installés trois jours à l’hôtel. « Elle nous a eu aussi un colis de Noël et un bon pour acheter une bouteille de gaz afin de nous chauffer. Au sujet d’un logement, elle dit qu’il y a beaucoup de gens avant nous sur sa liste. »

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