Quelle est l’origine géographique des délinquants responsable des 236 527 crimes et délits commis l’année dernière à Paris? C’est à cette question qu’a répondu la Préfecture de police de Paris en utilisant un logiciel identifiant le lieu de résidence des voyous qui écument la capitale. Seules 47 % des personnes mises en cause dans les vingt arrondissements sont originaires de la capitale.
Paris «importe» donc plus de la moitié de ses délinquants. Environ 20 % d’entre eux proviennent de la proche banlieue – et en particulier de Seine-Saint-Denis dans un cas sur deux – et 10 % de la grande couronne. Le reste est composé d’individus débarquant de province, de l’étranger ou sans domicile connu. Le développement des transports en commun contribue grandement à ce phénomène.
Les métamorphoses de l’agglomération francilienne ont inversé la donne : la délinquance parisienne intra-muros représentait 1,5 fois celle de la banlieue en 1972. Elle ne cumule plus à présent que 25 % des délits régionaux depuis que les bassins de délinquance ont germé dans le terreau des cités «sensibles! À Paris, si quelques secteurs périphériques comme les XIXe, XXe, XIIIe ou encore XVe «» produisent» leurs propres délinquants, notamment en raison des ensembles sociaux qui s’y trouvent, des arrondissements plus centraux et mieux desservis par les transports en commun sont touchés par une violence exogène. Pas moins de 80 % des mis en cause dans le Ier arrondissement ne viennent pas de Paris. La proportion est de 68 % dans le VIIIe ou encore de 64 % dans le VIIe…
(Le Figaro)
