La «lutte contre les discriminations» continue ses ravages. Alors que les prévisions en matière d’emploi sont particulièrement pessimistes, le Sénat examine une proposition de loi du groupe socialiste visant à supprimer les conditions de nationalité restreignant l’accès des étrangers à certaines professions.
Ce texte a déjà été adopté par la commission des lois à l’unanimité, tous groupes confondus. Près de sept millions d’emplois seraient encore aujourd’hui interdits partiellement ou totalement aux étrangers, soit 30 % de l’ensemble des emplois des secteurs privé et public.
«C’est une loi de bon sens», relève le sénateur UMP Jean-Jacques Hyest confiant dans l’adoption de ce texte par l’ensemble des sénateurs. Cette proposition de loi supprime les dispositions réservant aux nationaux français et ressortissants communautaires l’exercice de huit professions réglementées : médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens, vétérinaires, architectes, expert-comptables, géomètres-experts. Elle touche à la condition de nationalité mais non à la condition de diplôme. Le fondement de ces restrictions, en particulier celles liées à la nationalité, «est souvent obsolète et moralement condamnable», souligne la sénatrice PS Barisa Khiari, instigatrice de la proposition de loi.
Si leur proposition ne concerne encore que huit métiers, les sénateurs socialistes espèrent par ce texte amorcer une réflexion plus générale sur la pertinence de la condition de nationalité pour l’exercice de diverses professions.
(Le Monde)