Les mouvements de protestation aux Antilles ont des causes économiques et sociales mais aussi, et surtout, des causes raciales et idéologiques.
Le mouvement « Liyanna Kont Pwofitasyon » (LKP) est parti de Guadeloupe le 20 janvier 2009, jour de l’investiture d’Obama. La première rencontre des manifestants avec le secrétaire d’Etat à l’outre-mer, Yves Jégo, a été fixée au 4 février, jour où, en 1794, la Convention avait aboli l’esclavage ! Les agitateurs savent choisir leurs dates et utiliser les symboles.
Cent soixante ans après son abolition définitive en 1848, c’est encore la « mémoire » de l’esclavage qui sert de socle idéologique aux revendications antillaises. Le chef syndical guadeloupéen, Elie Dumata, surnommé Moïse, porte un tee shirt (1) ainsi libellé : « Sé neg ki libéré neg ».
Selon le discours dominant, la majorité noire serait exploitée par la minorité blanche des métropolitains et des békés qui contrôlent la grande distribution. Qu’il puisse y avoir dans une situation insulaire, donc de semi-monopole, des abus de position dominante de la part des pétroliers et des épiciers, c’est incontestable. Que cela rende pleinement compte de la situation économique et sociale des Antilles, assurément pas ! Et la mise en avant de « l’esclavage » comme facteur justificatif des revendications n’est pas intellectuellement recevable.
suite