Les 130 dockers contrôlent l’unique port de la Martinique et sont la corporation la mieux payée de l’île. Leurs salaires oscillent entre 4 000 et 9 000 € par mois pour 35 heures de travail par semaine. Malgré cela, le trafic n’est jamais à l’abri de mouvements intempestifs. En mars 2006, les portiqueurs avaient débrayé pendant quinze jours pour demander une augmentation de… 1 200 € par mois ! Pourtant, leur salaire mensuel moyen avoisine déjà 5 500 €.
Quel est le seul parking de la Martinique où l’on ne fait pas la différence entre les voitures de la direction et celles des salariés ? Réponse : celui du port de Fort-de-France. Si cette boutade fait sourire les Martiniquais, c’est qu’elle a du vrai.
L’explication est très simple : les dockers contrôlent le poumon économique de la Martinique. « En dehors de quelques produits agroalimentaires, l’essentiel de ce qui est consommé sur l’île transite par le port de Fort-de-France, le seul du département », souligne Charles Apanon. Les dockers le savent et ils en usent et en abusent avec des débrayages.
La tactique est payante. La rémunération des dockers a doublé depuis la fin des années 90. Dès qu’un conflit se profile sur le port, les politiques restent muets. Au nom de la préservation de la paix sociale, des augmentations de salaires sont régulièrement accordées. « Mais quand on fait ça depuis 20 ans, on arrive à des coûts de manutention surréalistes », s’inquiète Jean-Charles Cren. Du coup, regrette-t-il, « 130 personnes vivent sur un petit nuage et prennent l’île en otage ». Source (L’article date de 2006)
(Merci à richa83)