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Pour le sociologue, Michel Wieviorka, et la députée socialiste, George Pau-Langevin, la «discrimination raciale est inscrite dans les schémas mentaux français.» Ils estiment que les débats sur la nationalité, la crispation sur l’islam, avec le rejet du voile et des mosquées, et l’affirmation d’une politique d’«immigration choisie» ont renforcé, à tort selon eux, l’idée d’«immigration subie.»

La discrimination raciale existe. Elle est inscrite dans les schémas mentaux français : l’altérité de la couleur de peau, un héritage colonial mal digéré, une vision culturaliste de la France en sont des facteurs puissants. Elle a été renforcée par l’agitation politique des années lepénistes -certes sans véritable conséquence dans le droit français mais avec un fort impact psychologique «désintégrateur» : le débat sur la nationalité, avec la volonté de remettre en cause le droit du sol au profit d’un droit du sang «gaulois» ; la crispation sur l’islam; l’affirmation d’une politique d’immigration choisie, renvoyant en miroir aux Français issus de l’immigration le stigmate de «Français subis».
C’est pourquoi des politiques spécifiques sont nécessaires pour faire reculer les discriminations. Pour les sanctionner bien sûr mais avant tout pour modifier les représentations collectives et faire admettre, comme aux Etats-Unis, que la République est désormais diverse.  (…) Nous avons besoin de données précises pour agir. Connaître notre société dans ses dimensions culturelles, religieuses, d’origine nationale, devrait contribuer à faire reculer le racisme. Et nous permettre de tirer profit de notre diversité.
(Libération)

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