Valeurs Actuelles : Les journaux scolaires sont nombreux en France, ce qui est un signe de vitalité et d’intérêt des élèves non pas seulement pour leurs établissements mais pour les questions politiques, sociales ou culturelles. Le Clemi (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information) vient d’en publier une revue de presse. Les éducateurs précisent que la diversité des opinions a été respectée. En réalité, tout l’intérêt de cette revue de presse est de nous apprendre que, chez les lycéens, sur chaque sujet, une seule opinion s’impose: la même.
L’image,on le voit,est extraordinairement fidèle aux opinions affichées dans le monde des adultes. En France, la droite et la gauche sont à peu près aussi représentatives l’une que l’autre. Pourtant, la presse se fait l’écho surtout de la pensée de gauche. Des études ont été réalisées montrant à quel point les journalistes sont peu représentatifs de la population. Les lycéens qui écrivent dans ces feuilles sont à leur image. Comment l’expliquer ? Ces lycéens-là sont-ils seuls à vouloir écrire ? Sont-ils tous dressés par leurs enseignants ?
Je n’ai trouvé dans ce recueil qu’un seul article qui ne soit pas politiquement correct: celui qui défendait l’enseignant placé en garde à vue pour avoir giflé un élève, appelé ici “petit con”. Tout le reste: cette marée écoeurante, sans recul ni critique sur soi, qu’on entend partout… Comme chez les adultes, ces lycéens ne “débattent” que pour dire tous la même chose. Ici apparaît, claire comme le jour, la transmission de Panurge.Les jeunes sont fils de leur société autant que de leurs parents. Mais quand la société éduque tout le monde dans le même creuset, ils échappent facilement à la diversité des familles et se formatent sur le même modèle: des enfants zombis. (via Bart V)