Après les Bilatérales, environ 300 Roms sont arrivés à Genève. Un musicien de rue dénonce une concurrence massive et témoigne. La pauvreté est aussi un «business» et des réseaux très organisés s’imposent dans la rue.
«Avant l’arrivée des Roms, je pouvais jouer avec ma guitare dans la rue et gagner 1000 francs par mois. Maintenant, les gens en ont marre et ne donnent plus rien. La dernière fois, j’ai tiré 5 francs pour quatre heures; les Roms ont tué la diversité culturelle», témoigne Daniel qui donne aussi des cours de guitare sous le nom d’Arc-en-Ciel.
Touristes de la misère
A plus de 50 ans, Daniel loge où on veut bien de lui. Autrefois, il gagnait 8’500 francs par mois dans une entreprise genevoise, avant de se consacrer à sa musique et survivre grâce à de petits boulots. «L’autre nuit, j’ai passé le temps dans les bus puis j’ai marché jusqu’au matin.»
Tout se mondialise, la pauvreté au même titre que la finance. Mais les oubliés de la prospérité genevoise, isolés, se retrouvent en concurrence avec des entrepreneurs de la misère, les Roms qui arrivent en groupes bien organisés. Au Club social de la Ville, rue Hugo-de-Senger, ils forment un clan nombreux et bien soudé, à côté de Suisses ou permis C, isolés, en position d’infériorité.
Repas gratuits
«Les Roms laissent leurs cannes bien alignées et marchent très bien pour chercher le petit-déjeuner ou le dîner gratuits», indique un compagnon de galère. Plus loin, un jeune SDF qui ne doit pas avoir bien plus de 20 ans critique l’abri PC destiné aux sans-abri: «Avec les Roms, il n’y a plus de place pour nous.» Mais pas question pour Daniel d’aller à cet abri: «La douche n’est pas obligatoire, alors quand ils enlèvent les chaussures et leurs vêments, l’odeur est infernale. Et j’ai trop peur qu’on vole ma guitare.» (…)
Lire la suite (merci à Marc)