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Une Tribune libre de Marie R.
J’ai un peu plus de 25 ans, et si virage il y a alors je suis en plein dedans en ce moment, et c’est vraiment déstabilisant. Perturbant même.
Je suis très objectivement un pur produit de l’Educ Nat, je suis passée par un lycée ultra bobo, et j’ai fait de longues études dans une branche pleine de bobos, j’ai manifesté en 2002 et j’ai longtemps été imprégnée de grands idéaux sur le vivre-ensemble. Jusqu’à très récemment. Bien que fille, petite-fille et maintenant soeur de paysans, mon entourage familial à toujours été plutôt ancré a gauche, (quoique les choses commencent a changer).
Mais une autre part de moi lutte et je me rends compte aujourd’hui qu’elle a toujours plus ou moins lutté.
Les signes ?
Je n’ai jamais complètement réussi a me fondre dans la pensée unique en vigueur chez mes camarades, trop bisounours, trop formatés, j’ai souvent eu envie de les baffer, de les secouer pour qu’ils pensent par eux-mêmes. Dans les conversations, j’ai toujours pris plaisir à appuyer là où ça coince, parfois juste pour contredire ou rigoler un peu. On m’a vite taxée de réac.

Je n’ai jamais pu me résoudre à renier mes origines, malgré les railleries, le mépris des mes nouveaux amis, et mes presque 6 ans de vie parisienne et Dieu sait que j’en ai vu le faire. J’ai gardé un attachement quasi-viscéral à ma région, à la beauté des paysages, des traditions, un profond respect pour le métier de mon père et de mon grand-père, une admiration même et je ressens un bien-être inexplicable à revenir les retrouver.
Inconsciemment, car me l’avouer aurait été trop difficile, il a toujours été évident pour moi que ma moitié serait européen de souche. Je n’ai jamais été attirée par les autres, ça ne s’explique pas. Il ne me serait encore moins venu a l’idée de me taper un noir juste pour emmerder mes parents comme mes copines de l’époque, j’avais pour emmerder mes parents plein de ressources, mais pas celle-la… Et puis me “servir” d’un mec qu’il soit noir ou pas pour assurer une vengeance, c’est irrespectueux pour le mec (et contradictoire, quand on se dit tolérante, mais ça c’est dur à piger pour certaines…)
Etant un peu ronde à l’époque et donc supposée fragile (supposée seulement, pas de bol !) j’étais une “proie idéale”, j’ai vite senti le danger, et j’ai eu le nez fin car j’ai vu des amies très proches tomber dans des relations “grises” ou “de papier” dont elles se sont sortes difficilement et a quel prix…
Sûr qu’elle m’envient toutes ma relation durable avec un gars fiable, respectueux et sacrément beau garçon qui plus est… Alors ouais, il était discret et poli et il ne fumait pas, il ne jouait pas de djembé et ne disait pas “tu vois” a chaque fin de phrase, c’était un has-been complet a 17 ans, mais dix ans plus tard, quand je regarde autour de moi, j’ai conscience de la chance que j’ai. Finalement elles ont fait des gosses et sont devenues bobonnes esclaves pour aider monsieur a obtenir des papiers puis/ou à payer le shit, alors que moi, j’ai vécu plein de choses, avec mon amour, on a voyagé, profité de notre jeunesse et maintenant on est prêts à se poser…
Et puis comme d’autres ici, quelques malaises qui deviennent le quotidien : me retrouver à deux blancs sur 80 personnes dans une rame de métro, la tête baissé, et bizarrement ne pas y trouver la joie que la propagande s’évertue a vouloir nous faire ressentir, me faire traiter de chienne en public par un barbu qui n’a pas apprecié que je le regarde dans les yeux alors qu’il matait mon decolleté depuis dix minutes, attendre deux heures à la poste que trente salaires partent en Afrique par mandat, croiser une gamine de huit ans voilée des pieds a la tête dans ma rue, voir une famille française vivre dans une caravane pendant que des sans-papiers sont relogés a l’oeil…
Et réaliser que la France que j’aime, dans laquelle je me sens bien, c’est pas ça, que la France qui s’annonce me met mal a l’aise et me fout la trouille et que la propagande pourtant digne des plus grands régimes totalitaires ces dernièrs mois, a sur moi l’effet inverse, elle se heurte à mon esprit critique et me conforte dans mon rejet… Désolée les mecs, j’aimerais bien, mais là je ne peux plus, ça coince, je ne comprends plus.
Et une certitude, qui s’impose définitivement après des stages en milieu scolaire : mes futurs enfants n’iront pas à l’école, trop peur d’en faire des crétins, trop de propagande,trop de gosses déjà foutus qui vont les abrutir…
Un jour je débarque sur Fdesouche pleine d’a prioris sur les méchants fachos qui se terrent ici, et puis, je ne sais pas, je reviens, et je lis les commentaires… et j’y trouve du bon sens, quelque chose que j’avais oublié, le bon sens… Ca m’effraie au début, je n’y crois pas, je suis torturée, divisée, j’ai peur, et pis tant pis, je passe le pas et je poste ce message, parce que ça fait du bien.
Je ne suis pas raciste, je ne me considère pas comme telle, savoir si les races existent est le cadet de mes soucis, et je pense que la connerie, comme l’intelligence et le savoir sont universels.
Mais désormais je revendique ces positions : les Français doivent être prioritaires dans leur propre pays, ils n’ont pas a se plier aux caprices des nouveaux arrivants, ni a subir le chantage au racisme, ils n’ont pas à renier leurs acquis ni leurs valeurs pour intégrer des populations qui elles ne font aucuns effort. Et ils n’ont pas à subir les conséquences désastreuses et répétées de quelque chose qu’ils n’ont pas demandé.
Et enfin et surtout, ils n’ont pas à supporter la propagande matraquée a longueur de journée, comme s’ils devaient etre “dressés”; c’est profondément humiliant et c’est à mon sens, vain, car si l’intégration se fait, elle doit se faire d’elle-même, et si elle ne se fait pas, c’est sans doute que la limite a été dépassée ou que ceux qui devraient s’intégrer ne font pas ce qu’il faut.
Si leur dernier recours de nos dirigeants pour nous imposer de force l’ouverture à l’autre c’est de renforcer la propagande et la répression, alors ça en dit long… Et ça devient cauchemardesque, y compris pour un esprit libre pas forcément extrémiste à la base…
Parce que là je ne sais pas vers quoi on va, mais ça me fait vraiment peur.
Tout ça ne me parait pourtant pas extrémiste, mais rien que ça, ça me rend déjà infréquentable. C’est dire où on en est.

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