La nomination de la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, au poste d’ambassadeur de France au Sénégal, son pays d’origine, a été envisagé au gouvernement. L’idée a cependant avorté en raison du veto du président sénégalais, Abdoulaye Wade.
Ses prises de positions embarrassantes ou malvenues ont fait de Rama Yade le vilain petit canard du gouvernement. La proposition qui lui a été faite de se présenter en position éligible aux prochaines élections européennes a déjà été perçue comme une première punition. Son refus avait alors déclenché l’ire présidentielle. Mais alors où placer la jeune femme pour la mettre hors d’état de nuire au niveau national sans pour autant l’effacer du paysage politique ? Question d’autant plus délicate qu’un sondage la révèle personnalité politique préférée des Français, devant son propre Ministre de tutelle Bernard Kouchner. L’idée aurait donc circulé au gouvernement de la nommer ambassadeur de France au Sénégal.
Le Président sénégalais s’y est opposé fermement en raison des prises de positions virulentes pour le respect des droits de l’homme au Sénégal et du passé politique de son père dans le gouvernement socialiste de Léopold Sedar Senghor. L’idée de nommer une française d’origine étrangère ambassadeur dans son pays natal aurait pu paraître saugrenue mais Rama Yade assure qu’elle n’a plus la nationalité sénégalaise : «J’ai été sénégalaise jusqu’à 18 ans, puis j’ai acquis la nationalité française, entre autres raisons pour pouvoir passer mon baccalauréat. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas conservé la double nationalité ». Ajoutant : «Je suis née sur ce continent. Il me suivra partout où j’irai. La culture africaine fait partie de mon histoire. (…) Je n’ai aucune leçon d’africanité à recevoir. »
(Via Salon Beige) (sources 1, 2, 3)
