Lycéen de banlieue, étudiant en électronique à Paris-XII puis à Jussieu (Paris-VII), au pied des tours de la bibliothèque François- Mitterrand… Venu d’une cité sensible du Val-de-Marne, Rany Arnaud semblait avoir pris sa destinée en main. Avant de céder aux sirènes de l’islamisme radical.
Le 20 décembre dernier, l’ancien étudiant de Paris-VII, âgé de 29 ans et né à Créteil d’un couple mixte, a été mis en examen dans la plus grande discrétion pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» par le juge d’instruction Philippe Coirre. Écroué, Rany Arnaud aurait reconnu au cours de sa garde à vue avoir eu le projet de commettre des attentats sur le sol français. Parmi ses objectifs : le bâtiment de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) situé à Levallois-Perret, qu’il souhaitait tout bonnement «faire sauter».
Arnaud attendait un mandat envoyé depuis l’Algérie sans qu’on sache encore qui était le généreux donateur. Dès 2005, il était proche des jeunes endoctrinés dans la filière dite «des Buttes-Chaumont» qui envoyait des jeunes Parisiens du XIXe arrondissement, réislamisés au préalable, dans l’enfer irakien. Fanatisé par ce canal, Rany Arnaud s’est d’ailleurs rendu à plusieurs reprises en Syrie avec la probable intention de participer au djihad irakien.
À son retour en France, le jeune militant n’a pas abandonné ses projets. Il a tout simplement décidé de se lancer seul, ou presque, dans une entreprise terroriste. Un profil solitaire et fanatique qui constitue un véritable cauchemar pour les services de police et de renseignement français.
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