Amad Ly, figure de “grand frère” de Seine-Saint-Denis, prix de l’Ethique 2008, se trouvait hier en garde à vue dans une affaire d’enlèvement, séquestration, tentative d’assassinat et violences. Mercredi après-midi, il a tenté de s’évader du commissariat de Montreuil où il était entendu sur commission rogatoire et s’est fracturé le talon en sautant du deuxième étage. Levée pour raison médicale mercredi soir, sa garde à vue a été reprise hier et peut se poursuivre jusqu’à cet après-midi.
Deux de ses frères ont déjà été déférés devant le juge d’instruction de Bobigny saisi de l’information judiciaire visant des faits commis le 14 janvier 2009 en Seine-Saint-Denis et en Seine-et-Marne, précise une source proche du dossier.
Proche de Zyed et Bouna, les adolescents poursuivis par la police dont la mort en octobre 2005 à Clichy-sous-Bois avait déclenché les émeutes, Amad Ly s’était distingué alors par sa volonté marquée de dialogue et pour son engagement citoyen en Seine-Saint-Denis.
Cofondateur de l’association Au-delà des mots, dédiée à porter la mémoire de Zyed et Bouna, il est l’auteur de “J’ai mal à ma France, témoignage d’un grand frère” (Chronique sociale, avril 2007) et le dernier colauréat du prix de l’Ethique organisé par le magazine la Lettre du Cadre Territorial et décerné par un jury présidé par l’académicienne Simone Veil.
Né au Sénégal, Amad Ly a vécu la plus grande partie de son enfance et son adolescence à la cité des Bosquets, à Montfermeil. Depuis deux ans, il travaillait à Clichy-sous-Bois auprès de jeunes en échec scolaire dans le cadre des programmes de réussite éducative.
Source : AFP / Le Figaro (merci à Lolocas, Suger et Zalmox)