La nuit est tombée, et les fidèles sortent après la dernière prière d’une mosquée improvisée dans un sous-sol à Rosengaard, un quartier de Malmö, où vit une importante communauté immigrée musulmane au cœur du débat sur l’islam et l’intégration en Suède.
Dans ces grandes barres d’immeubles de la fin des années 1960, 86 % des 22 000 habitants sont nés à l’étranger ou de parents étrangers, la plupart des réfugiés musulmans ayant fui la guerre en Irak, au Liban, en ex-Yougoslavie, en Somalie ou en Afghanistan. Les noms Svensson, Larsson et autres Andersson ont progressivement disparu des interphones.
« Lorsque je suis arrivé ici il y a 15 ans, j’avais des voisins suédois. Aujourd’hui, il n’y en a plus un seul », déplore Anis, né en Bosnie il y a 33 ans, en avalant un kebab, dans un petit snack bondé aux abords du grand complexe commercial qui sert de centre à Rosengaard.
Le quartier a retenu l’attention cet hiver lors d’émeutes entre jeunes et policiers, puis en janvier après la publication d’un rapport remis au gouvernement dénonçant la radicalisation de groupuscules islamistes, présentés comme des « contrôleurs de l’opinion », imposant des tenues strictes et hostiles aux valeurs démocratiques.
Suite (merci à Trux)