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Elisabeth Lévy s’entretient avec Régis Debray, qui vient de publier “Le moment fraternité” (Gallimard). Extrait :

E. Lévy – Il y a une ruse dans votre histoire personnelle. La première fraternité que vous vous êtes choisi, celle de la révolution, était internationaliste.
R. Debray – J’ai cru y trouver une famille. C’en était une, d’ailleurs, mais pas vraiment la mienne. C’était le nationalisme latino-américain en marche, sous le drapeau rouge. Et il avait bien raison. On ne se débarrasse pas de l’ethnos, des communautés de mémoire. Il ne faut pas l’idolâtrer, mais il faut faire avec. Le demos, la communauté de conviction, ne suffit pas.
E. Lévy – Que nous faut-il, alors, pour redevenir Français ? Une bonne petite guerre ?
R. Debray – Il est vrai que la guerre fait apparaître le “nous” par-dessus le “moi je”. Ça vaut pour Israël comme pour le Liban. Jamais il n’y a eu plus de monde à Notre-Dame-de-Paris qu’en 1914 ou 1939. Aux États-Unis, au lendemain du 11 septembre, on priait dans les rues. Pour redevenir fraternels, nous n’avons certes pas besoin de Te Deum mais d’une confrontation. C’est le prix du “nous”. Moi, ça ne me fait pas peur.

Entrevue intégrale sur le site Causeur (merci à Petite de souche et Aquinus)

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