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Les évictions de fermiers blancs se poursuivent, au Zimbabwe. Catherine Jouineau-Meredith, une Normande témoigne. Sa ferme est occupée par des squatters.
Une Française fermière au Zimbabwe, c’est surprenant…
J’habite au Zimbabwe depuis 1992 et je m’y suis mariée. J’ai créé une société de conseil en management puis, en décembre 2000, acheté Twiford Farm, une ferme de 639 ha, à Chegutu, à une heure au sud-ouest de Harare. Nous avons des orangers. Nous cultivons des patates douces, du sorgho et du maïs pour les semences. Nous employons cent personnes et 52 familles vivent sur la ferme.
Vous avez été attaquée. Dans quelles conditions ?
L’an dernier, en mai, il a fallu quitter la ferme en vitesse car une bande de voyous voulait nous tuer. On a pu revenir à Chegutu en août. Le 6 février, une trentaine d’excités sont arrivés en voiture. Ils ont dit que la ferme ne nous appartenait plus et qu’un certain sénateur, Jamaya Muduri, était le nouveau propriétaire. Membre du parti présidentiel, il a déjà quatre fermes dont il s’est emparé en expulsant les fermiers blancs et le personnel. La police n’est intervenue que le 12 février quand ces gens ont tenté de pénétrer de force dans notre maison. Depuis, les squatters sont toujours là. Ils ne font rien. Ils sont payés pour semer le désordre. L’autre mardi, ils ont voulu chasser le contremaître de sa maison. Ils menacent nos ouvriers qui ne travaillent donc plus, alors que c’est la saison des pluies et des plantations.
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(Merci à Pakc)

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