Deux vastes nécropoles mérovingienne et carolingienne (Ve-Xe siècles) bien conservées, d’environ 600 sépultures au total, sont présentées au public samedi et dimanche sur le lieu de leur découverte à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), une des résidences des rois mérovingiens. Les vestiges sont progressivement mis au jour depuis novembre 2008 à l’occasion de fouilles préventives menées avant la construction de deux immeubles d’habitation.
Il s’agit selon l’Inrap (l’Institut national de recherches archéologiques préventives) d’une découverte «importante en nombre et rare», qui plus est en plein coeur de ville. Avec plus de 300 sépultures mérovingiennes et presque autant de l’ère carolingienne, «l’on a rarement autant de séquences chronologiques au même endroit, cela permet de comparer les pratiques funéraires», explique à l’AFP Cyrille Le Forestier, archéo-anthropologue à l’Inrap Centre-Ile-de-France. En outre, «en bonne état de conservation», les sépultures mérovingiennes «n’ont pas été pillées» et «sont habillées”, souligne-t-il.
Enterrés dans des sarcophages de plâtre caractéristiques de la période mérovingienne (Ve-VIIe siècle), les défunts sont parés de colliers de perles, de boucles d’oreille, de fibules (épingles) et de plaques-boucles (ceintures). Au-dessus, la nécropole carolingienne (VIIIe-Xe siècle) marque l’évolution des pratiques funéraires imposée par l’Eglise, qui édicte alors la règle de l’humilité face à Dieu. Sans aucun apparat, les corps enveloppés d’un simple linceul sont inhumés en pleine terre, dans de simples fosses.
La Seine-Saint-Denis compte déjà plusieurs sites funéraires parmi les plus riches d’Ile-de-France (Bondy) et d’Europe (nécropole gauloise de Bobigny).
(Le Parisien)