La réintégration complète de la France au sein des structures de l’Alliance Atlantique suscite des commentaires favorables de Moscou. Cela “correspond aux intérêts de la Russie, qui veut renforcer ses positions dans l’Alliance et empêcher l’entrée dans l’OTAN de la Géorgie et de l’Ukraine”, écrit Kommersant.
“La France est notre partenaire prioritaire en Europe, et que Paris ait plus de poids dans la prise de décision au sein de l’OTAN joue en faveur de Moscou”, selon la directrice du Centre de sécurité européenne Tatiana Parkhlina citée par le journal libéral russe. Selon cette experte, cela va favoriser les relations entre l’OTAN et la Russie car “le président Sarkozy est l’un des premiers à soutenir l’idée de création d’une nouvelle structure de sécurité européenne avancée par le président Dmitri Medvedev”.
Le directeur de l’Institut russe des recherches politiques Sergueï Markov partage cet optimisme et estime que “le renforcement de l’influence de la France limite celle de Washington et minimise la tendance antirusse de l’Alliance, attisée par les pays d’Europe orientale, en particulier les Etats baltes”, rapporte Vremia Novostieï.
“La France aura la possibilité de ‘semer la révolte’ de l’intérieur”, s’emporte même un chroniqueur du Moskovski Komsomolets. Un enthousiasme refroidi par le représentant permanent de la Russie près de l’OTAN Dmitri Rogozine. “Jusqu’à présent, l’opposition antiaméricaine au sein de l’OTAN s’appuyait sur l’indépendance de la France. On ne sait pas sur qui les Français eux-mêmes pourront compter au sein de l’Alliance”, explique-t-il dans les colonnes du quotidien économique moscovite RBC Daily. Il compare la situation actuelle à “une partie de poker fermé aux résultats imprévisibles pour tous les joueurs”.
Via Courrier international