C’est une récession largement plus importante qu’évoqué jusqu’à présent que l’Insee prévoit désormais pour ce début d’année. Et ce sont des mois plutôt difficiles qui s’annoncent. Au premier trimestre 2009, la croissance devrait s’effondrer de 1,5% – du jamais vu depuis 1975 -, selon les chiffres publiés vendredi par l’Institut national de la statistique. Elle baisserait encore au deuxième trimestre, de 0,6 %, «les plans de relance commençant à faire sentir leur effet», selon les statisticiens.
Pour le premier semestre de cette année, les prévisions de l’Insee concernant l’emploi sont particulièrement sombres. Après avoir détruit 159 000 postes durant la seconde moitié de 2008, l’emploi marchand devrait de nouveau en perdre 387 000 au cours des six premiers mois de 2009. C’est plus que ce que le gouvernement prévoit pour l’année entière.
En conséquence, le taux de chômage continuera de grimper. De 7,8 % fin 2008, il va passer à 8,2 % au premier trimestre, puis 8,8 % au deuxième (9,2 % si l’on inclut les départements d’outre-mer). Il serait alors largement supérieur au taux de chômage affiché à la veille de l’élection de Nicolas Sarkozy. Rares sont aujourd’hui les économistes qui ne prévoient pas un taux de 10 % à la fin de l’année.
Encore une fois, seule la consommation des ménages résiste. «Elle devrait même croître légèrement» au premier semestre, souligne l’Insee.