La question des races est un sujet tabou, pollué par sa proximité avec la question du racisme – comme si le fait de reconnaître l’existence des races devait inéluctablement conduire à une interprétation raciste des rapports humains. Tel n’est bien évidemment pas le propos.
Pour essayer d’y voir clair, il convient de distinguer trois questions de nature et de portée différentes.
1. Existe-t-il des différences entre les races ? Que la réponse soit affirmative ou négative, on reste ici dans le domaine des faits, de l’analyse et de l’interprétation de données scientifiques.
2. Est-on favorable à ce que les différences raciales soient réduites ou au contraire maintenues, voire accentuées ? On est ici déjà dans la conception du monde, de la dialectique entre systèmes de représentation du monde, dont on a une vision plus ou moins égalitaire ou au contraire différenciée. Le débat oppose également les « héréditaristes » et les « environnementalistes » à propos de la détermination des aptitudes mentales et des traits de caractère humains, sans que cette dichotomie ne croise exactement la précédente. Notons ici, d’entrée de jeu, que si la gauche représente cette vision égalitaire du monde, cette aspiration à l’égalité, les militants de gauche devraient être les premiers à reconnaître l’existence des races ou de diverses inégalités puisque cela constituerait une justification de leur combat (si les différences n’existent pas, il ne sert à rien de chercher à les combattre).
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