Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au Centre d’étude des relations internationales, nous informe qu’un “rapport des Nations-unies sur l’immigration de remplacement prévoit qu’il faudra 200 millions de personnes en Europe et en Russie si l’on ne veut pas avoir plus d’inactifs que d’actifs.”
Pourquoi l’immigré fait-il si peur ?
“Il traumatise surtout en Europe qui n’était pas un continent d’arrivées, mais de départs. Contrairement aux États-Unis, elle ne s’est pas construite sur l’idée que les immigrants étaient une richesse. Les gouvernants, de droite – et de gauche – y vivent dans la peur d’extrêmes droites au discours très efficace. C’est pourquoi ils n’ont pas le courage de donner un statut aux immigrés non qualifiés et restreignent le regroupement familial. Une absurdité économique, car un travailleur immigré cotise et sa famille consomme sur place !”
Immigration zéro hier, immigration choisie aujourd’hui, ça marche ?
“Non ! Ce sont des slogans destinés à des populations supposées hostiles. Or, l’opinion est sans doute plus « libérale » qu’on ne le croit : 54 % des Français sont pour le vote des étrangers aux scrutins locaux. On a pourtant des besoins incompressibles, non pourvus, non délocalisables : la construction, les soins aux personnes âgées…”
Le vieillissement de l’Europe va-t-il changer les regards et l’immigré apparaître comme une bénédiction ?
“Nos abattoirs recourent de plus en plus à des Africains. Le discours politique a vingt ans de retard ! “
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