Une étude de l’Ifop pour « La Croix » montre que les chômeurs penchent plus à gauche que l’ensemble des salariés. Pour le plus grand profit de la gauche la plus radicale.
(…) Si la poussée de la gauche parmi les demandeurs d’emploi ne bénéficie guère au PS, elle fait cependant le bonheur de l’extrême gauche. La gauche radicale profite du climat social et voit sa cote monter en flèche au détriment de l’autre pôle contestataire, celui de l’extrême droite. Le mouvement de balancier est saisissant.
Entre 2008 et début 2009, l’attirance pour le FN a été divisée par deux chez les chômeurs. Au même moment, la proximité revendiquée avec l’extrême gauche doublait. « Dans l’opinion, ce sont les bonus, les stock-options, les parachutes dorés qui suscitent la colère. Plus personne ou presque ne met le chômage sur le dos de l’immigration, comme cela a parfois été le cas », analyse Jérôme Fourquet.
Le débat a donc quitté le terrain de prédilection du FN pour se tourner vers la contestation du système capitaliste. Dans ce combat-là, Jean Marie Le Pen n’est pas le mieux placé, ni le plus légitime. Il se retrouve donc éclipsé par d’autres voix et singulièrement par celle d’Olivier Besancenot. Fort de son aisance médiatique, de ses nombreuses visites sur le terrain, de relais militants dans les luttes sociales, le leader du NPA profite pleinement de la crise pour s’imposer comme le chef de file de la contestation. (…)
Source : La Croix