Max Gallo, homme de gauche, s’était rallié à Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2007. Séduit par les thèmes de nation et d’identité nationale proclamés par le candidat UMP, son enthousiasme ne s’est guère émoussé après presque deux ans de présidence, même s’il est conscient que la situation économique peut conduire à de sérieux troubles, voire à une révolution. A l’occasion de la sortie de son livre Révolution française , il s’en explique dans une interview au Parisien.
Faut-il se réjouir des résultats du G 20 ?
Max Gallo. C’est un bon résultat, qui devra être jugé sur pièces.(…)
Et le sommet de l’Otan ?
Ce qui s’est passé montre que, dans la situation actuelle, la non-participation de la France au commandement intégré de l’Otan aurait été une aberration.
Sommes-nous dans une période où tout peut arriver ?
Je le crois. Le thème de l’égalité est un thème majeur, qui revient en force. Il a été porté au terme de l’incandescence au moment de la Révolution française, il nous a marqués au fer rouge et continue de nous brûler. (…)
N’y a-t-il pas une crise de l’identité nationale ?
C’est mon cheval de bataille… La France ne s’est pas remise de sa victoire de 1914-1918. C’est le début de la crise nationale, renforcée par la défaite de 1940, puis par la disparition de l’empire colonial. A partir de ce moment-là, qu’est-ce que cela veut dire, être français? Il y a là une blessure symbolique. Depuis la chute du mur de Berlin, les grands rêves européistes se sont effondrés. Partout, c’est le retour des identités nationales. Y compris en France.
Pensez-vous que la France a fait un pas aussi décisif et surprenant en élisant Sarkozy que les Etats-Unis avec Obama ?
Bien entendu ! En élisant Sarkozy, le peuple français a fait la preuve qu’il n’est pas un peuple xénophobe. C’est aussi important qu’Obama. De même, je considère que l’arrivée au gouvernement de Rachida Dati, Rama Yade, Fadela Amara puis Yazid Sabeg est extrêmement importante, en termes de symbolique.
Quand vous entendez «La France on l’aime ou on la quitte», vous êtes d’accord ?
C’est une phrase qui ne me choque pas tellement. Je crois réellement qu’aimer le pays dans lequel on s’installe est une des conditions premières de l’intégration. (…)
(Le Parisien)