Nasser Kettane, né en Algérie, président de Beur FM , membre du Club des journalistes algériens et franco-algériens (CJAF), 3ème de la liste de Michel Charzat (PS) dans le 20ème arrondissement de Paris et ancien membre du Haut Conseil à l’intégration, ne doute pas un instant de sa légitimité pour définir ce qu’est la France d’aujourd’hui … et de demain.
Nous avons été invisibles, très longtemps. Nos parents devaient repartir, tôt ou tard. Ils sont restés, donc ils ont fait des enfants. (….) Mais, l’intégration de ces nouvelles générations françaises issues de communautés dans le cadre d’une immigration de peuplement pose problème à la société française.
Existe-t-il un problème de légitimité pour cette nouvelle génération ?
Elle porte en elle des négritudes différentes, du point de vue de la reconnaissance par rapport au colonialisme, dans la diabolisation de son identité musulmane, dans la marginalisation, dans la discrimination, du point de vue de l’accès au logement, au crédit bancaire, à l’emploi ou à la fonction publique. Lorsque cette génération veut participer au débat public, lorsqu’elle souhaite être dans des places évidemment à partir d’une compétence qu’elle revendique, elle rencontre des résistances réelles. Du coup, cela génère un cortège de revendications, de souhaits qui ne sont pas toujours, en phase ou en harmonie, avec la tradition française. (…)
Cela veut-il dire que la France a perdu beaucoup de temps sur ces questions ?
Non, mais ce qu’il faut dire, ce qu’il faut vraiment diffuser un maximum, c’est qu’il n’y a pas la France d’un côté et nous de l’autre. Nous sommes la France. La France a changé. Il y a plusieurs façon d’être français, il y a plusieurs façon de défendre la France, il y a plusieurs traditions françaises à changer. Nous intégrons une tradition française, nous intégrons un type de fonctionnement de la société française. Nous sommes pour une France qui a été alimentée et irriguée d’un certains nombre de choses nouvelles. Et cette France, c’est celle que nous aimons, c’est celle que nous défendons, c’est celle que nous voulons faire avancer. Mais cette France, elle n’est pas comprise par les tenants de certaines traditions, de certains modes de fonctionnements ou de mentalités, et on voudrait nous faire croire ce ces gens là sont les tenants de la France éternelle et véritable. (…)
(Bondy Blog)