Les «restaurants ethniques» et produits de bouche importés sont attaqués sur plusieurs fronts. En Italie, la pizza berlusconienne se dit cernée par les kebabs.
Cette semaine, le conflit culinaire s’est cristallisé à Milan, avec le vote d’une loi lombarde encadrant strictement la «vente à emporter». Et avec un repas de protestation organisé par des opposants devant un Döner kebab turc.
Sur le net, cette guerre picrocholine a vite rebondi. Le réseau Facebook comporte désormais des pages du «Couscous clan», qui défend la cuisine ethnique en Italie, et celles de la «Ligue antikebab». Au nationalisme de bouche répondent les appels à «la désobéissance gastronomique».
«Xénofoodiste»
Cette guerre des mets a été déclenchée au plus haut niveau de l’Etat. Par le chef lui-même, Silvio Berlusconi, qui a qualifié récemment le kebab de «menace intérieure». Son ministre de l’Agriculture, Luca Zaia (Ligue du Nord) suppliait déjà, au mois de décembre, ses compatriotes de «renoncer aux ananas» qu’ils apprécient à Noël, au prétexte que ce fruit est importé.
Les élus de la cité médiévale de Lucca, près de Florence, ont eux voté par 23 voix contre 11, en février dernier, l’interdiction de toute ouverture de «restaurants ethniques» dans leur cœur historique, au motif qu’ils «trahissent l’héritage culinaire toscan».
Davide Boni, chef de la délégation lombarde de la Ligue, balaie le soupçon de racisme culinaire, déclarant que ces mesures visent à «mettre de l’ordre dans l’espace public» et «à garantir la sécurité alimentaire».
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