La Tribune – 26 avril 2009 (extraits d’interview)
« Il ne faut jamais relâcher nos efforts contre les discriminations, surtout en temps de crise, le risque est grand que ressurgissent de vieux démons. N’oublions pas les enseignements de l’histoire.
(…) Cessons de toujours réintroduire la gestion des flux migratoires au centre des questions de diversité. (…) Il y a des Français qui sont renvoyés à des origines supposées, à raison de leur couleur de peau, alors qu’ils n’ont migré de nulle part. Il est temps de les traiter comme des français à part entière.
L’insertion des migrants et la diversité s’imposent comme des sujets essentiels à Bruxelles. Les pays qui me semblent sur la bonne voie sont le Royaume-Uni et le Portugal par exemple. Les deux pays ont connu tout comme la France une modification de leur peuplement au cours des dernières années.
Il faudrait organiser la mobilité des jeunes au collège pour brasser les populations (le « busing » à l’américaine). Emmener chaque jour des élèves des « quartiers » étudier dans des établissements scolaires de centre ville.
Le vrai risque c’est celui de l’ « ethnicisation » des rapports sociaux, lorsque le regard des autres dit : celui là est différent, quand le « noir », « l’arabe » ou le « jaune » sont catalogués, rattachés à certains lieux, comportements ou fonctions… et présentés comme fauteurs de troubles.
Il faut amplifier la lutte anti-ghetto. La France a laissé s’ériger des frontières intérieures, sociales, territoriales et bientôt ethniques. Si on n’y prend pas garde, cela aboutira à une forme de guerre civile, comme l’on connue les Etats-Unis.
Rappelez-vous comment les Etats-Unis s’en sont sortis : (par) l’ « affirmative action », une action politique volontariste de plus de 20 ans en faveur de l’équité. Nous devons faire de même en France.
On est en droit de s’attendre à ce que l’égalité de traitement [dans les entreprises] soit exemplaire. Si ce n’est pas le cas, il existe des dispositifs légaux et des tribunaux pour réprimer les discriminations.
Il faut aussi apprendre très tôt à tous les jeunes français que notre pays s’est construit grâce sa diversité, leur raconter l’histoire complète, leur dire que nos ancêtres n’étaient pas seulement des Gaulois. (source) (via Leonidas)