Alors que l’Union européenne est devenue une gigantesque bureaucratie sans âme et que l’Union du Maghreb Arabe (UMA) a une existence chaotique, un groupe de personnalités politiques de pays méditerranéens appelle à la création d’une nouvelle entité, l’Union pour la Méditerranée, l’UPM, qui profiterait, selon les signataires, aux deux rives.
(…) La crise annonce une mutation fondamentale de l’économie mondiale et de la globalisation jusqu’ici sans régulation sérieuse, donc de nouveaux rapports sociaux et politiques. Cette mutation s’effectue selon trois axes : une économie fondée sur la production de valeurs dans l’économie réelle et non virtuelle ; une croissance économe des matières premières, promouvant de nouvelles activités durables et de nouveaux modes de consommation ; une géographie renouvelée par les solidarités de proximité, en lieu et place de la distinction obsolète entre Nord et Sud.
L’Union pour la Méditerranée doit être relue dans ce nouveau contexte qui appelle instamment à la redéfinition des relations entre les pays européens et les pays des rives sud et est. Tout ce qui manque à la rive nord, le dynamisme démographique, les marchés, l’énergie, on le trouve à quelques centaines de kilomètres au sud ; réciproquement tout ce qui manque au sud, notamment la technologie, l’organisation, et le cadre favorable à l’investissement et la productivité, on le trouve sur la rive nord.
(Le Monde)