Deux présidents de clubs de supporters de l’OM, le président des Winners, Rachid Zeroual, et le président de Cosa Ultra, David Poggi, ont été mis en examen par la juge d’instruction Laetitia Ugolini dans la nuit de jeudi à vendredi pour “violences en réunion commises dans une enceinte sportive”, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Ces mises en examen font suite aux incidents graves survenus entre supporters à l’occasion du match de quart de finale de Coupe de l’UEFA du 16 avril dernier, qui s’était déroulé au Stade Vélodrome. Les deux auteurs présumés ont été remis en liberté, mais placés sous contrôle judiciaire et interdits de stade. Trois autres supporters de l’OM ont subi le même sort dans la nuit. L’un d’eux, présenté comme le plus violent, a toutefois été écroué. Les mis en cause sont tous âgés de 23 à 36 ans. Suite
Qui sont ces agresseurs ? Créés en 1987, les South Winners comptent environ 5000 membres dont une majorité de jeunes issus de l’immigration maghrébine.
Ces derniers ont, au fil des deux dernières décennies, progressivement affirmé leur suprématie au sein des virages marseillais : violences envers les autres principaux groupes (”Commando Ultra”, “Fanatic’s”, “Marseille Trop Puissant” et “Cosa Ultra”), reventes par des membres de places au marché noir, liens avec des bandes à l’extérieur du stade, intimidations et menaces de mort, … Ils sont ainsi parvenus à chasser du vélodrome les derniers supporters susceptibles de s’opposer à leur hégémonie.
Ces violences ont pour toile de fond une situation démographique préoccupante. Sous l’effet du nombre et du regroupement communautaire, un groupe ratissant large au sein des quartiers à forte concentration d’immigrés s’impose physiquement et financièrement face à des groupes majoritairement composés de Marseillais de souche européenne. Bien que ces derniers se disent bien souvent de gauche ou d’extrême gauche, ils sont contraints de marcher au pas sous peine de représailles. Source