Même si le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) est critiqué par de nombreuses associations musulmanes de France, il n’est est pas moins devenu le modèle d’organisation dont rêvent différentes communautés religieuses, ethniques, voire sexuelles, pour faire aboutir leurs revendications. Un «CRIF musulman», qui serait «une structure laïque à vocation culturelle représentant les musulmans de France», pourrait ainsi voir le jour dans le sud de la France à l’initiative d’un industriel d’origine algéro-marocaine de 50 ans résidant à Cannes, Azzédine Zaïm Bouamama. Les précédents projets avait échoué faute d’entente entre musulmans d’origine algérienne et marocaine.
Après des contacts noués au niveau régional avec le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), M. Bouamama doit rencontrer prochainement à Paris le président de l’organisation juive, Richard Prasquier. Son ambition est de lancer, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) l’expérience pilote d’un «CRIF musulman», avant une déclinaison au niveau national. (…)
Souhaitant limiter la reconnaissance accordée à des «mouvements intégristes», les pouvoirs publics se montrent régulièrement demandeurs d’interlocuteurs «musulmans non religieux», à l’image des responsables laïcs de la communauté juive, rassemblés au sein du CRIF. Ces derniers voient d’ailleurs d’un bon oeil l’émergence d’un alter ego musulman.(…)
Pour le financement, M. Bouamama est en contact avec des mécènes arabo-musulmans. Une charte sera signée avec ces donateurs étrangers qui n’auront aucun droit d’ingérence. Un représentant de l’Etat français sera chargé de vérifier la transparence et l’origine des fonds, ajoute-t-il.
(Le Monde)
Nicolas Sarkozy : « J’ai refusé un CRIF musulman, car cela aurait été du communautarisme » (21 juin 2006) (Source)