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Les propos de Silvio Berlusconi sur son refus d’une Italie multiethnique ont provoqué un vif débat dans la classe politique italienne, la gauche et les évêques criant au racisme et prônant les vertus du multiculturalisme, les alliés du “Cavaliere” saluant au contraire ses propos.

«L’idée de la gauche, c’est de faire une Italie multiethnique. Ce n’est pas la nôtre. La nôtre, c’est d’accueillir uniquement ceux qui répondent aux critères de l’asile politique», a dit le président du Conseil samedi lors d’une conférence de presse.
Plusieurs députés de l’opposition ont jugé racistes de telles déclarations et ont estimé que de toute façon l’Italie allait inévitablement devenir multiculturelle, que cela plaise ou non.
«Ce n’est ni à moi, ni à Berlusconi, ni à qui que ce soit d’autre de décider. Le XXIe siècle sera celui des sociétés multiethniques», a déclaré Dario Franceschini, leader du Parti démocrate, pour qui le “Cavaliere” cherche par de tels propos à détourner l’attention des électeurs de ses déboires conjugaux et de la crise économique. «La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont bien plus d’immigrés que nous et elles travaillent à leur intégration», a ajouté le dirigeant de gauche.
Mgr Mariano Crociata, secrétaire de la conférence des évêques d’Italie, a affirmé que le multiculturalisme était une «valeur» déjà bien acceptée dans le pays, ajoutant que le vrai problème serait au contraire l’absence de relations interculturelles entre les communautés.
Même Piero Fassino, secrétaire général des Démocrates de gauche, qui avait défendu samedi la politique de renvoi en Libye des clandestins, a estimé que le chef du gouvernement était cette fois allé trop loin. «Il se trompe, et sérieusement», a-t-il dit au Corriere della Sera. «Acceptons que l’Italie devienne un pays multiethnique, multiculturel et multireligieux, comme la France et l’Allemagne le sont déjà » a-t-il ajouté.
A droite de l’échiquier politique, les déclarations de Berlusconi, qui font la une de la presse, ont été bien accueillies. «C’est un changement révolutionnaire par rapport au passé», a dit Roberto Calderoli, de la Ligue du Nord, qui a souhaité que Berlusconi soit fait membre d’honneur de sa formation. «Autrefois, nous n’étions qu’une poignée à défendre l’identité italienne mais maintenant, après les propos du président du Conseil, nous sommes dans la majorité», a lancé le ministre de la Défense, Ignazio La Russa, issu de l’ancienne Alliance nationale post-fasciste.
(Source)
(Merci à Roger)

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