Notre lecteur Bill propose un nouveau témoignage sur une série d’affaires jugées au Tribunal de Grande Instance de Toulouse. Huit comparutions en tout. Son texte sera publié à raison d’une affaire par jour, à 20h30. Le texte a été très légèrement abrégé.
5e comparution
Mohamed est un algérien de 25 ans. Il comparait aujourd’hui pour avoir séjourné sur le territoire sans permis de séjour. Et pour avoir communiqué des renseignements inexacts dans le cadre de la procédure de reconduite à la frontière.
Lorsqu’il a été mis en relation avec le Consulat d’Algérie, Mohamed a refusé de décliner son identité. Il a de plus refusé de remplir sa fiche d’identification auprès de la PAF, car « il n’y avait pas la CIMADE ». Pourtant lorsque des représentants de la dite CIMADE se sont présentés, Mohamed n’a toujours pas voulu remplir sa fiche d’identification. Lorsque le juge revient sur son identité, Mohamed dit simplement qu’il a perdu son passeport.
Comme il ne souhaite pas s’exprimer davantage, le juge donne la parole au procureur. Celui-ci met l’accent sur la mauvaise foi apparente de l’accusé. Il réclame rapidement 3 mois de détention et 2 ans d’interdiction du territoire.
L’avocat de Mohamed est, à l’image de son client, de mauvaise foi et déclare que les autorités algériennes n’ont pas fait le nécessaire pour établir la véritable identité du prévenu. Il fait remarquer que son client a réussi, durant son bref séjour, à travailler 1 mois.
Il finit par demander la relaxe sur un ton blasé. Cela n’émouvra pas le tribunal, qui ira au-delà des réquisitions du procureur : 3 mois de détention et 3 ans d’interdiction du territoire français.