Témoignage d’un policier de Seine-Saint-Denis :
Nous intervenons principalement en renfort des collègues, souvent au sein des cités mêmes. La situation est presque toujours un peu chaude. Il y a un manque d’effectifs locaux. Il n’est pas rare, lorsque nous ne faisons que passer en voitures dans les cités, de recevoir un tas de projectiles sur notre véhicule ; ça, c’est en journée. Mais le plus grave, c’est la nuit, on voit des cocktails Molotov arriver sur la voiture.
Depuis les violences urbaines de 2005, ça s’est aggravé. On passe dans les cités, on se fait insulter, on se fait caillasser sans raison. On nous tire même dessus au flashball. La cité leur appartient. C’est de plus en plus virulent, ils viennent au contact. Il n’est pas rare qu’on ait des collègues blessés. Là, dernièrement, des collègues qui contrôlaient des caves, ont voulu sortir d’un hall d’immeuble de la cité des 4000 et des habitants leur ont tiré dessus au flashball ; ils prennent un peu les mêmes armes que nous. On les retrouve aussi avec des armes de guerre, des kalachnikovs, il doit y avoir une filière parallèle, on pense que ça vient des pays de l’Est.