«Au-delà de la seule France, nous vivons la première crise de la mondialisation qui affecte l’ensemble des pays de la planète. Y compris les pays émergents. Lors des crises précédentes, ces pays restaient déconnectés des récessions. Et le maintien de leur croissance à des niveaux hauts permettait d’alimenter le commerce international. Mais la crise actuelle a mis fin à cette déconnexion entre ce qui pouvait apparaître comme deux mondes relativement étanches» déclare Eric Heyer, directeur adjoint du département Analyse et Prévision à l’OFCE.
«Il est possible que les trimestres prochains soient moins négatifs que les précédents. Mais ils n’en resteront pas moins négatifs. Le pire est encore à venir pour les salariés.
L’ajustement par les pertes d’emplois est déjà important : 138 000 destructions pour ce premier trimestre. Mais cette «adaptation» risque de ne pas être à la hauteur de la dimension de cette crise. Un ajustement encore plus violent est à redouter pour les prochains trimestres. Les destructions d’emplois vont donc continuer et le chômage s’accroître jusqu’à la fin 2010. Au-delà des 11 %. Pour les ménages la situation ira en s’aggravant».
«Chaque jour, et partout en France, les chefs d’entreprise sont surpris par la violence de la crise. Ils jugent trop élevés leurs stocks de marchandises et pensent ne pas pouvoir les écouler demain. Que font-ils ? Ils déstockent, quitte à diminuer les prix. Cet enchaînement a pour conséquence de ralentir la production. Et, à l’arrivée, cela se traduira par du chômage partiel, puis par des restrictions d’emplois. Lorsqu’il a annoncé son plan de relance, le gouvernement a fait le pari que les spécificités françaises permettraient de tenir bon le premier trimestre 2009, avant que les effets de son plan de relance par l’investissement ne se fassent sentir. Comment ne pas reconnaître que ce pari est sur le point d’être perdu ?
«Au-delà de la seule France, nous vivons la première crise de la mondialisation qui affecte l’ensemble des pays de la planète. Y compris les pays émergents. Lors des crises précédentes, ces pays restaient déconnectés des récessions. Et le maintien de leur croissance à des niveaux hauts permettait d’alimenter le commerce international. Mais la crise actuelle a mis fin à cette déconnexion entre ce qui pouvait apparaître comme deux mondes relativement étanches.»
(Source: Liberation)