Extrait d’une étude de Ernst Hillebrand – juin 2006
Le multiculturalisme britannique a largement échoué dans son rapport aux populations immigrées musulmanes. Seul l’establishment de gauche refuse toujours de l’admettre.
Il est tout simplement irréaliste d’imaginer que dans la culture quotidienne d’une nation post-industrielle forte de 1500 ans de tradition chrétienne, dont la population se compose à 80 % d’hédonistes accros de consommation élevés selon des principes vaguement chrétiens, les idées d’un islam se définissant de plus en plus comme anti-occidental et anti-moderniste puissent approcher, ne serait-ce que d’un iota, le statut d’égalité.
Il est peut-être encore possible de forcer un peu les choses dans la sphère d’influence du politiquement correct des instances publiques – au risque de les voir s’éloigner de plus en plus de la population majoritaire. C’est par contre inimaginable dans le champ beaucoup plus vaste de la réalité sociale et économique.
Ce fossé entre ambitions et réalité sociale provoque la frustration des musulmans religieux, auxquels les appareils idéologiques du multiculturalisme et de l’islam politique répètent qu’ils peuvent prétendre à quelque chose que la société n’est tout simplement pas prête à leur donner : l’acceptation et l’égalité de traitement, pratiquement sans condition, des normes et traditions culturelles, sociales et religieuses des différentes populations immigrées.
L’une des grandes conséquences de cette réalité est que les musulmans se sentent de plus en plus victimes de discriminations, de persécutions et d’une «islamophobie» jugée très courante et très profondément enracinée dans la société britannique.
L’argument massue de “l’islamophobie” sert à immuniser la communauté islamique contre toute critique relative à ses principes culturels et religieux. Toute allusion à un déficit d’intégration, à une hostilité à l’égard des femmes et à l’extrémisme religieux est reléguée par l’argument de l’«islamophobie» à un rang proche du racisme et rendue taboue.
Tous les sondages montrent que les jeunes musulmans sont souvent plus distants que les immigrés de la 1ère génération envers le pays où le plupart d’entre eux sont nés et sont allés à l’école.
Pour Kenan Malik, la politique du multiculturalisme britannique a produit un «pays tribal, sans centre moral ou politique». L’expérience britannique fournit aussi un exemple clair de l’«éloignement patent et dangereux» du monde politique par rapport aux réalités de l’existence d’une large majorité de la population, avec des conséquences fatales pour la cohésion sociale et politique des sociétés d’Europe occidentale. (Lire le texte intégral)