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L’inauguration par Nicolas Sarkozy d’une installation militaire dans le Golfe illustre un changement de position stratégique. Face à l’Iran, sur les rives du détroit d’Ormuz, au bord de l’immense océan Indien, la base navale de la nouvelle implantation militaire française aux Émirats arabes unis est sortie de terre en à peine un an.
C’est la première fois depuis cinquante ans, depuis les indépendances africaines exactement, que la France ouvre une base militaire permanente hors de son territoire national. C’est aussi la première fois que les Français s’implantent ainsi de manière permanente dans une région d’influence anglo-saxonne. À terme, environ 500 militaires français stationneront là en permanence. Une présence assez modeste, mais un symbole et des possibilités immenses.
Annoncée lors du dernier voyage de Nicolas Sarkozy aux Émirats arabes unis, en janvier 2008, inaugurée 18 mois plus tard seulement, la création de «la base du président» a été gérée de A à Z par l’Élysée, souvent dans le plus grand secret. Et pour cause : elle illustre le changement de position stratégique de la France.
Voilà pour la partie émergée de l’iceberg. L’autre partie, sur laquelle les discours officiels glissent volontiers, a pour nom l’Iran, dont les rives sont à 225 kilomètres seulement d’Abu Dhabi. En prenant position de manière permanente au bord du détroit d’Ormuz, les Français espèrent acquérir une «position dissuasive» vis-à-vis de Téhéran. «Si l’Iran attaque les Émirats, il attaque aussi les Français», résume un diplomate. «Vu l’actualité, pouvoir bénéficier d’une infrastructure capable d’accueillir des sous-marins et d’héberger dans ses eaux un porte-avions nucléaire n’est pas négligeable.»
À Paris comme à Tel Aviv et à Washington, on n’exclut pas qu’un échec des négociations ouvertes entre la nouvelle Administration américaine et Téhéran se solde un jour par un bombardement de l’Iran.
Source (merci à Matrak)

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