« Une pétition curieuse, publiée récemment dans un grand quotidien, recueille les signatures d’un certain nombre de consciences brevetées à gauche : mesdames Aubry, Badinter, Buffet, Roudy, etc., messieurs Bergé, Cohn-Bendit, Delanoë, Lang, Mamère, etc. On se demande pourquoi Roselyne Bachelot croit devoir l’avaliser en nous concoctant sur le sujet une loi déraisonnable et d’aucune nécessité. »
Le texte définit en substance un nouveau péché mortel, la “transphobie”, et incite à respecter « l’identité de genre » ainsi que les « expressions culturelles » qui en « explorent les frontières ». Sic. Il s’agit, précise-t-on, des « transsexuel (le)s », des « travesti(e)s. » et des « transgenres ». Voilà donc un nouvel attendu de la démonologie contemporaine.
Si j’ai bien compris et si cet étrange militantisme atteint son but, je pourrai éventuellement me métamorphoser en une gente dame et faire rembourser par la Sécu le coût de l’opération.
Ainsi sera garantie, je cite encore, « l’expression de ma liberté culturelle ». La “modernité” nous inflige des aberrations sans nombre, conçues comme des “avancées” de la liberté, ce qui aggrave le sentiment de tituber à l’extrême bord du nihilisme. Les historiens du futur, s’ils découvrent cette pétition, se demanderont pourquoi la France, à l’aube du XXIe siècle, en était arrivée là. Enfin, une fraction des “élites” de la France : le citoyen lambda n’a pas de problème avec son “genre”.
Source : Valeurs Actuelles