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Un peuple de moutons

Une tribune libre de Paysan Savoyard
Les émeutiers de novembre 2007 avaient incendié la bibliothèque de Villiers-le-Bel. Bien entendu l’Etat et la ville n’ont rien eu de plus pressé que de mobiliser des fonds pour la reconstruire. A quoi bon ? Cela n’amadouera pas les voyous : ils ne fréquentent probablement guère les bibliothèques ; ils n’ont aucune intention de travailler normalement et de s’intégrer ; et ils nous haïssent.
Le bâtiment de la DDE d’Ajaccio a été détruit par un attentat. Là encore, cela va sans dire, nous allons le reconstruire. Il y a pourtant de fortes chances pour que l’immeuble soit démoli de nouveau dans les années qui viennent (il se produit en effet en Corse environ trois attentats par mois en moyenne). Les Corses, auxquels nous attribuons massivement des postes de fonctionnaires et distribuons bien plus d’allocations qu’à la moyenne des Français, se sentent Corses avant tout, et très modérément Français. Et nous continuons à payer.
Cette année encore, les universités ont fait grève et un record a été battu : dans certains établissements, il n’y a eu aucun cours au second semestre. La réforme envisagée par le gouvernement à l’origine de la grève n’était pourtant qu’une réformette, laissant le système inchangé pour l’essentiel : grèves à répétition, échec massif, nombreuses filières sans débouchés. Dans ce contexte, les 5 milliards supplémentaires que le gouvernement, en 2008, avait décidé d’injecter dans les universités risquent de ne pas servir à grand-chose.
Fin 2008 le gouvernement a décidé que la prime de Noël à destination des titulaires du RMI serait distribuée de nouveau (320 euros pour un couple avec deux enfants). Il y a quelques mois, la région Ile-de-France a accordé la gratuité de la carte orange aux RMIstes. Tout cela a pour premier effet d’encourager les bénéficiaires à s’installer dans l’assistance.
L’artiste Bartabas, organisateur de spectacles équestres, mécontent de la subvention que le ministère de la culture prévoyait de lui verser, s’est rendu dans les locaux de l’administration et s’est mis à casser le mobilier (l’épisode date de 2007). Le ministre a précipitamment augmenté l’enveloppe, affirmant que la somme qui avait été portée à la connaissance de l’artiste (par ailleurs grand ami des bobos) était « erronée ». Un collaborateur de M. Bartabas a expliqué de son côté que le nombre des spectateurs étant moins important que prévu, l’association organisatrice des spectacles avait « besoin d’un socle de subventions » (sic).
Le tarif du gaz avait augmenté de 6 % en 2008 et une nouvelle augmentation est à l’ordre du jour. Dans le même temps les employés de GDF conservent leur régime spécial et partent en retraite (à taux plein) des années avant les autres (en effet, contrairement à ce qu’a prétendu le gouvernement, la réforme des régimes spéciaux n’a aucunement aligné la durée d’activité des salariés concernés sur le régime commun).
Tout un tas d’institutions superflues ou redondantes continuent à fonctionner, comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait ni dette ni déficits publics : Sénat, Conseil économique et social (en 2008, le nombre des sénateurs a encore augmenté de 10 unités). Il n’est pas question non plus de supprimer l’échelon départemental, alors que celui-ci fait manifestement double-emploi avec les régions. De même encore, le régime spécial de retraites des députés n’est aucunement remis en cause.
Les immigrés continuent d’arriver sur notre territoire par centaines chaque jour. Une partie d’entre eux échouent dans les centres d’hébergement d’urgence déjà saturés, dans des squatts, dans des meublés insalubres, ainsi que sur les trottoirs, où ils viennent grossir les rangs des SDF. Sommés de construire toujours plus de lieux d’hébergement et de logements sociaux, les pouvoirs publics s’exécutent tant bien que mal. Toutes ces dépenses, pourtant, alimentent un puits sans fond, puisqu’on ne fait rien pour interrompre les flux d’immigration (au contraire la construction de logements encourage les immigrés à tenter l’aventure de l’exode, avec l’espoir – malheureusement fondé – d’obtenir à terme une régularisation et un logement gratuit).
Dans le domaine international, la France continue, dans des régions qui ne la concernent pourtant que de fort loin, à conduire une politique de grandeur et d’esbroufe planétaires au dessus de ses moyens : elle a mobilisé pendant des mois les services de l’Etat et payé une rançon sans doute considérable pour obtenir la libération des infirmières bulgares ; puis celle d’Ingrid Betancourt (nous avons même accepté, semble-t-il, d’accueillir des guérilleros colombiens !) ; un gros chèque avait probablement été également signé pour rapatrier les hurluberlus malsains de l’arche de Zoé. La France contribue à la reconstruction du Liban (en attendant la prochaine guerre). Elle subventionne « l’autorité palestinienne » pour lui permettre de payer les « fonctionnaires » d’un Etat qui n’existe pas. Dans de nombreux pays africains en pleine anarchie, elle assure la paye des bataillons de fonctionnaires. Elle envoie ses soldats au Tchad, au Soudan, en Côte d’Ivoire, en
Toutes ces actions hautes en couleurs (dont l’un des premiers objectifs est de servir les intérêts de quelques grands groupes français implantés dans les pays exotiques) risquent fort d’être dépourvues d’efficacité sur le moyen-long terme : elles encourageront les preneurs d’otages à récidiver ; elles ne dissuaderont pas ceux qui veulent s’étriper de passer à l’acte ; elles ne parviendront pas à stabiliser tous ces beaux pays, qui explosent sous l’effet de la démographie et des haines ethniques et religieuses ; elles n’empêcheront pas les populations de tous ces endroits improbables dans lesquels nous engloutissons nos impôts, de nous haïr et le moment venu de nous combattre, nous les Français, les Européens, les Occidentaux. Ces initiatives françaises « m’as-tu-vu » et dispendieuses sont d’autant plus vaines et dérisoires qu’elles ne sont même pas conduites dans le cadre européen (les responsables français ayant en effet, à l’unisson de leurs homologues eu
Pendant ce temps les impôts et cotisations sociales s’alourdissent. Sans pour autant empêcher la dégradation des finances publiques de se poursuivre. Et ces prélèvements pèsent pour l’essentiel sur les salariés (les assistés, eux, paient peu ou pas d’impôts ; les riches en paient de moins en moins).
Pour notre part nous en avons assez de ces dépenses stupides et inefficaces. Nous en avons assez de cette politique de charité publique universelle et de cet interventionnisme planétaire. Nous en avons assez de cette distribution des prix permanente en faveur des délinquants, des violents, des paresseux, des assistés, des parasites. Nous en avons assez de ces élus qui se gobergent sur notre dos en se réclamant de l’intérêt général.
Nous voudrions que l’Etat concentre ses efforts sur ce qui a véritablement du sens et sur ce qui est légitime : la santé, les retraites, le logement ; celles et celui des personnes qui travaillent, qui occupent un véritable emploi et dont les salaires sont faibles ou moyens ; celles et celui des personnes qui respectent les lois ; des personnes qui ne vivent pas de trafics ou d’assistance ; des personnes pour qui la nationalité française ne correspond pas seulement à un droit de tirage.
Certains intellectuels et journalistes ont évoqué « la révolte des classes moyennes » (Pour notre part, plutôt que de classe moyenne, nous préférons parler de la classe des salariés, laquelle constitue la large majorité de la population française. En effet, du point de vue qui nous occupe ici, les petits et moyens salaires sont logés à la même enseigne : celle d’une dégradation continue de leur condition). Révolte des classes moyennes, entend-on. Mais quelle révolte ? Où est la révolte ? Nous ne la voyons pas venir. On n’en aperçoit aucun signe. Rien du tout. Aucune révolte. La politique de l’autruche. On détourne le regard. On continue à gober le baratin de l’oligarchie. On continue à voter pour la gauche ou pour la droite, comme s’il y avait encore une différence. On espère passer entre les gouttes, en développant des stratégies de protection individuelle, dans une logique de chacun pour soi.
La classe des salariés (c’est-à-dire, encore une fois, la majorité de la population française) … ? Un peuple de moutons qui, dans le silence, se laisse tondre.

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