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La population turque d’Allemagne est de 2,5 millions dont 200 000 dans la capitale. A la 3ème génération, les jeunes disent «se sentir allemands» mais beaucoup de diplômés n’hésitent pas à retourner en Turquie. Le quartier de Kreuzberg situé à Berlin-Ouest, à quelques pas de l’ancien mur, illustre les contradictions des immigrés turcs qui souhaitent garder leur identité tout en souhaitant devenir citoyen allemand. Le quartier s’appelle «Kottbusser Tor», mais pour les Berlinois c’est «Little Istanbul». Ses habitants peuvent y mener une vie parallèle, sans parler un mot d’allemand.

Les marchands de kebabs ont remplacé les stands à saucisses et à bretzels. Tous les commerces portent des inscriptions bilingues, en allemand et en turc. Les chaînes de supermarchés allemandes Lidl et Aldi vendent des produits importés de Turquie. Les femmes voilées n’attirent plus les regards curieux. (…)
Pendant trente ans, l’Allemagne a vécu dans l’illusion que ces «invités» repartiraient un jour. «Il y a quinze ans, l’Allemagne a réalisé qu’elle était allée chercher des travailleurs, mais qu’elle s’était retrouvée avec des êtres humains et leurs familles», résume Ediz Bökli un chasseur de têtes d’origine turque. Peu à peu, les cours de langue facultatifs ont été remplacés par un examen d’allemand obligatoire, conditionnant l’entrée dans le ­pays et l’accès à la nationalité. Depuis quelques années, les enfants d’ascendance turque nés en ­Allemagne ont automatiquement la citoyenneté allemande, tout en conservant leur passeport turc. Mais à l’âge de 18 ans, ils doivent choisir et, pour conserver leur passeport allemand, renoncer à la nationalité turque, ce qu’ils considèrent comme un déracinement.
Seuls 35 % de Turcs s’estiment intégrés, alors que 13 % des ­Allemands jugent qu’ils le sont vraiment. Ils luttent pour sauvegarder leurs mœurs et leur identité. Selon une étude récente, un tiers des diplômés d’origine turque seraient d’ailleurs prêts à émigrer en Turquie. En raison de la difficulté à trouver un travail adapté à leurs compétences en Allemagne et de meilleures perspectives d’emplois en Turquie. 3 000 entreprises allemandes ont ouvert des antennes en Turquie depuis trois ans et recherchent toutes du personnel diplômé, bilingue, ayant une double culture.
«Si ceux qui réussissent partent, il va manquer un exemple à l’avenir», pour les enfants d’immigrés, avertit Armin Laschet, ministre de la Famille et de l’Intégration de l’État régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, aux racines turques. Selon lui, l’Allemagne doit intervenir au plus vite avant de voir fuir tous ces diplômés.
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