Droite et gauche se sont vivement opposées au conseil de Paris sur le projet d’implantation d’aires d’accueil pour les gens du voyage dans les 15e et 16e arrondissements de Paris.
Les élus parisiens ont voté une délibération qui prévoit une première tranche de 90 places de caravanes sur les 200 devant être implantées dans les 12e, 15e et 16e arrondissements, selon le “schéma départemental d’accueil des gens du voyage”.
L’exécutif a souligné que l’aménagement de ces aires était une “obligation légale”. Les trois aires d’accueil devraient coûter 16 millions d’euros. Les maires UMP du 15e, Philippe Goujon, et du 16e, Claude Goasguen, sont montés au créneau, alors que ces lieux d’implantation avaient déjà été repoussés dans les conseils d’arrondissement.
M. Goujon a jugé que le lieu choisi au sud du 15e, “à proximité immédiate” du futur ministère de la Défense à Balard et de France Télévisions, était “inadapté”. Arguant de la “non consultation des habitants“, il a demandé une révision de l’implantation, soulignant que les “besoins des gens du voyage doivent être conciliés avec la vie de quartier”.
M. Goasguen a été plus offensif: “il n’est pas pensable, a-t-il dit, de créer dans un endroit comme le bois de Boulogne, connu pour la prostitution nocturne, un camp de gens du voyage qui peut constituer un fort potentiel.
Propos jugés “insultants” par l’adjointe PS, Olga Trostiansky, qui a stigmatisé des pratiques “discriminatoires” et des “préjugés d’un autre temps”. M. Goasguen a annoncé qu’il demandait une étude de sûreté et de sécurité publique au ministre de l’Intérieur et à la préfecture de police sur ces implantations.
Le député UMP Pierre Lellouche a profité de ce débat pour soulever la question des “campements permanents de citoyens roumains dans quelques rues du 8e et du 9e, près des grands magasins, “depuis au moins un an.” Il a dénoncé une “situation intolérable” de “bidonvilles à ciel ouvert” avec des “risques sanitaires et de violence”, estimant que “seule une action résolue de la Ville et de l’Etat pourrait en venir à bout”. Source