Extrait de Presse-Ocean du 8 juin 2009 (partiellement remanié)
En Loire-Atlantique, le rapport 2008 sur les reconduites à la frontières se targuait d’avoir atteint les « objectifs » avec 248 expulsions. En se penchant de plus près sur les chiffres, 110 des reconduites sont des “aides au retour”…
Le chiffre des “aides au retour” a littéralement explosé depuis 2 ans, date de l’entrée de la Roumanie en Europe. «Avant 2007, pour remplir les chiffres, on allait piocher dans le vivier des Roms », confesse un policier. «Maintenant, on les incite à prendre l’aide au retour ». « On arrive à les convaincre avec des incitations », se félicitait en fin d’année dernière Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration.
Les Roms, qui jouissent pourtant de la libre-circulation en Europe, figurent toujours en tête de liste des reconduits. Une soixantaine a déjà bénéficié de l’aide au retour depuis le début de cette année. «Deux avions spéciaux de la police aux frontières ont même décollé au départ de Nantes », confie un fonctionnaire. Leurs passagers étaient tous roumains.
En moyenne, une reconduite à la frontière coûterait 20 000 €. L’aide au retour, elle, reviendrait à quatre fois moins cher environ.« Sauf qu’on en voit beaucoup revenir en France dès qu’ils le peuvent », observent les policiers.
Entre le premier semestre 2007 et le premier semestre 2008, le nombre de retours volontaires est passé de 603 à 6 386. Soit une augmentation de 959 %. Au 1er semestre 2008, 5 195 Roumains avaient déjà été éloignés de France. C’est la nationalité la plus représentée devant l’Algérie (1 652) et le Maroc (1 500).
En 2008, en France, 25 000 reconduites à la frontière ont été exécutées. Un tiers des reconduits l’ont été par le biais des aides au retour.
Source : Presse Océan [cache Google] — Capture
