Le 2 juin dernier, dans un collège d’Estrées-Saint-Denis (Oise), deux élèves de troisième avaient déposé trois tranches de saucisson sur le bureau d’une jeune professeure d’anglais de religion musulmane. [relire]
• 15 juin : La Licra juge la provocation des deux collégiens d’Abel-Didelet très grave : « Il ne faut pas enterrer de tels actes, car sinon ça ne fait qu’empirer. Cela fait partie des alertes. » La ligue plaide pour des stages de citoyenneté. « Dans une mosquée par exemple. » (source)
• Pour le lieutenant de gendarmerie, il s’agit «d’une mauvaise farce dont les auteurs n’ont pas réalisé la portée ». Il s’inquiète plus de la délinquance itinérante – cambriolages, vols de voiture – qui mine le village (source)
• Le représentant du ministère public estime que « même s’il est choquant et réprouvable moralement, le geste de ces collégiens n’est pas qualifiable en l’état du droit. Des textes répriment les injures à caractère raciste, mais il faut un certain nombre d’éléments et la liste est limitée. » La rondelle de saucisson n’y entre pas. (source)
• 18 juin : « Les auteurs des faits sont convoqués le 1er juillet pour une réparation pénale ». Cette procédure leur vaudra un ferme rappel à la loi et une évaluation de leur situation familiale. « Une étude sera menée sur l’enfant et sa famille. Si on se rend compte d’un besoin ou d’une lacune, un suivi éducatif et social sera mis en place. »
• Les deux élèves sont poursuivis pour outrage à personne chargée d’une mission de service public, avec la circonstance aggravante que ces faits se sont déroulés dans l’enceinte d’un établissement scolaire. « Ils encourent jusqu’à six mois d’emprisonnement et 7 500 € d’amende, rappelle-t-il. Même si la notion de racisme n’entre pas dans la qualification juridique, il était essentiel pour nous de donner une réponse à ces gestes ». (source)