Le Journal britannique The Guardian révèle à ses lecteurs que des milliers de personnes seraient arrêtées seulement pour équilibrer les statistiques raciales. Et ce dans le cadre de l’usage des pouvoirs spéciaux accordés à la d police dans la lutte contre le terrorisme.
C’est Lord Carlisle, qui vient de révéler ces faits à la Chambre des Lords, dans son rapport annuel sur l’application de la loi « anti-terroriste ». Lord Carlisle condamne fortement cette dérive qui conduit à une violation injustifiée des libertés des « femmes blondes » et de « vieux mâles blancs aux cheveux gris ».
Un ancien diplomate de soixante-trois ans, Sir Edward Clay, a ainsi été arrêté en plein centre de Londres alors qu’il se rendait à son travail d’enseignant. Et le ministre de l’Intérieur a même dû rappeler que la loi anti-terroriste ne visait pas les personnes qui photographient les officiers de police en service.
En but aux accusations de préjugés racistes, la police britannique, selon l’enquête diligentée par Lord Carlisle, cherche en fait à équilibrer les origines des personnes à l’encontre desquelles elle use de ses pouvoirs.
La loi contre le terrorisme prévoit qu’en l’absence même d’infraction et sur simple suspicion, n’importe qui peut être fouillé. Cela s’applique dans tout le grand Londres. Ce sont 8000 à 10 000 personnes qui sont ainsi fouillées tous les mois. En 2007-2008 près de 118 000 personnes ont ainsi été fouillées, dont 74 % de blancs (y compris les non-européens).
Bien sûr, pas une seule de ces fouilles n’a conduit à la moindre accusation de terrorisme. Une absurdité dispendieuse et liberticide qui rappelle que l’antiracisme érigé en doctrine conduit assez mécaniquement à une pratique de fait raciste. Et à une redoutable réduction des libertés
(Source : Guardian)
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Traduction intégrale de l’article [merci à tous les lecteurs qui ont participé]
La police réalise de manière injustifiée et très probablement illégale des interpellations de blancs pour équilibrer racialement les statistiques du gouvernement
Lord Carlile, le rapporteur indépendant en charge des lois anti-terroristes, a déclaré qu’il connaissait des cas où les suspects étaient arrêtés par des policiers même si il n’y avait aucune preuve contre eux.
Il a averti que la police perdait du temps et de l’argent avec ces recherches injustifiées, qui sont une atteinte aux libertés individuelles, tout en étant probablement illégales.
Par exemple, les interpellations de femmes blondes qui ne correspondent à aucun profil terroriste viennent en réaction à des plaintes de groupes défenseurs des droits de l’homme, pour qui le nombre de noirs et de musulmans interpellés par la police est sur-représenté.
Lord Carlile suggère que les blancs sont inutilement interpellés pour équilibrer les statistiques.
L’année passée, le nombre de blancs fouillés dans le cadre des lois anti terroristes a explosé de 185 %, passant de 25 962 à 73 967.
Les blancs représentent environ les deux tiers des interpellés, bien que, comparé à la population totale, les noirs et les asiatiques ont plus de chances d’être interpellés et fouillés.
Lord Carlile, un pair libéral démocrate et membre du Queen’s Counsel, a condamné une utilisation injustifiée de la section 44 du Terrorism ACT 2000 dans son rapport annuel sur les lois contre le terrorisme.
Lord Carlile a déclaré que la police devrait arrêter d’essayer d’équilibrer racialement ces chiffres. Il a indiqué que la police menait des enquêtes sur des personnes sans aucune base, de manière à éviter les accusations de discriminations.
Lord Carlile écrit : « J’ai des preuves de cas où la personne interpellée a si peu le profil de terroriste qu’il n’y a pas la plus infime possibilité qu’elle soit un terroriste, et rien d’autre ne justifie son interpellation. »
« Il y a un cas ou la base des interpellations se fondait uniquement sur le nombre, ce qui est presque certainement illégal, et n’est certainement pas une utilisation intelligente des procédures.
Je crois qu’il est totalement immoral que quiconque soit interpellé pour équilibrer les statistiques de le section 44. Et nous avons assez d’éléments pour démontrer que c’est le cas. Je peux très bien comprendre le souci de la police d’être exempte de tout reproche de partialité, mais ce n’est pas une bonne utilisation de leurs précieuses ressources quand ils les gaspillent de manière aussi inutile.»
C’est aussi une atteinte des libertés civiles de la personne qui a été arrêtée, simplement pour équilibrer des statistiques.
Les critères pour les arrestations en vertu de la section 44 devraient être fondés objectivement, en dehors de toute considération raciale : si une analyse objective démontre un déséquilibre ethnique, elle doit être regardée comme une conséquence proportionnelle aux opérations de police menées.
Lord Carlile a dit par après que le nombre d’enquêtes de la section 44 pouvaient être diminuées de moitié à Londres sans porter préjudice à la sécurité nationale.
Il a ajouté : « Si, par exemple, 50 femmes blondes sont arrêtées qui ne correspondent ni de près ou de loin à un profil d’activiste terroriste, c’est une atteinte délibérée aux libertés civiles de ces 50 femmes blondes.
La police est parfaitement mandatée pour arrêter des gens qui présentent un profil de terroriste même si cela crée un déséquilibre racial tant que cela n’est pas du racisme.»
Les officiers en Angleterre et au Pays de Galle ont utilisés ce pouvoir pour rechercher 124.687 personnes en 2007/2008, chiffre qui était de 41.924 en 2006/2007, et seulement un % des enquêtes ont conduit à une arrestation.
A peu près 90 % des enquêtes ont été menées par la Police Métropolitaine qui a enregistré une augmentation de 266% dans cette utilisation de la force.
Lord Carlile a dit qu’il ne voyait pas pour quelle raison Londres et sa banlieue devrait être en permanence désignée comme une zone où ce pouvoir devait être exercé.
Il a ajouté: « Je répète à l’envi que les forces liées à la lutte anti-terroriste devraient être utilisées uniquement pour lutter contre le terrorisme, autrement leur crédibilité s’effondre. Les dommages causés aux relations communautaires, si elles sont mal utilisées, sont considérables.»
Le Ministre de la Sécurité Baronne Neville-Jones, de l’opposition, a déclaré: «Il est une caractéristique de ce gouvernement que les pouvoirs en vertu de la législation antiterroriste sont utilisés pour des raisons totalement étrangères à celles pour lesquelles elles ont été votées.
L’utilisation inappropriée du pouvoir d’arrêter et de recherche est le plus sûr moyen de perdre le soutien du public et de ruiner les relations intercommunautaires. Lord Carlile condamne cela à juste titre.
Le Gouvernement a besoin d’assurer que les forces anti-terroristes sont utilisées à bon escient et uniquement à des fins anti-terroristes»
Le secrétaire d’état Alan Johnson dit que la police métropolitaine a déjà commencé à revoir comment la section 44 a été utilisée au-delà de ses prérogatives, et s’attache à la réalisation un modèle d’utilisation plus restreinte.
Le présent rapport fait aussi état de la continuité de la menace terroriste en Grande Bretagne.
Lord Carlile dit qu’il y a des preuves de l’existence de petits groupes paramilitaires dissidents, très actifs et dangereux en Irlande du Nord.
Le Pair de la nation reste pessimiste sur le futur du terrorisme international qu’il voit encouragé par le violent jihad islamiste.