Quarante réfugiés africains sont arrivés hier soir à Nanterre, avec la bénédiction du ministre de l’Immigration, Eric Besson, qui les a accueillis parmi 92 réfugiés en provenance de Malte, hier après-midi à l’aéroport de Roissy. Malte ne pouvant plus absorber les dizaines de milliers d’Africains fuyant leur continent, l’Union européenne a décidé de soulager l’île où la pression migratoire est de plus en plus forte : les demandes d’asiles ont augmenté de 189 % en 2008,
«Il se trouve que le foyer Adoma avait 40 places disponibles, précise la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) des Hauts-de-Seine. Nous pouvions donc héberger ces personnes, qui ne sont pas des clandestins bien sûr. » Erythréens, Somaliens, Soudanais, les réfugiés de Nanterre sont tous des hommes isolés, excepté un couple sans enfant. « Et tous ont de la famille ou des amis en France, ce qui nous a paru très important pour faciliter l’intégration », précise encore la Ddass.
Les réfugiés seront hébergés pendant six mois dans ce foyer de travailleurs migrants, grâce à des fonds débloqués par la Ddass. Dès aujourd’hui, les réfugiés seront pris en charge par des travailleurs sociaux et, pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue française, ils suivront une formation intensive. Les 52 autres personnes, qui viennent aussi de la corne de l’Afrique, devaient être accueillies hier soir elles aussi dans deux autres centres d’hébergement, à Poitiers (Vienne) et dans la Seine-Maritime à Oissel.
Dans son discours de bienvenue, Eric Besson a insisté sur l’importance de la laïcité en France, rappelant aux nouveaux arrivants, musulmans pour la plupart, que les petites filles ne devaient pas être voilées à l’école. «Beaucoup d’entre eux l’ont compris, l’ont admis et ont dit aux associations qu’ils acceptaient cette règle, ce qui me paraît très, très important», a dit le ministre.
«La France respecte sa tradition d’asile», s’est félicité Eric Besson hier à Roissy. L’asile, qui est «la tradition d’accueil des persécutés » et n’a «rien à voir avec l’immigration légale ou illégale». «C’est peut-être une goutte d’eau mais il arrive que cela remplisse un verre», a-t-il ajouté.
(Sources 1, 2, 3)
