Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, alerté par le syndicat SUD-Rail, vient de demander une enquête administrative sur la situation des maîtres-chiens qui surveillent les gares d’Ile-de-France. D’après le syndicat, 150 maîtres-chiens seraient des étrangers en situation irrégulière. Pour l’heure, SUD a présenté 35 dossiers de demandes de régularisation à la préfecture.
«Il s’agit des personnes qui ont osé venir témoigner. Leur situation est scandaleuse.», affirme Dominique Malvaud de SUD-Rail. «Nous avons fait constater par huissier que certains travaillaient sept jours sur sept et enchaînaient seize heures d’affilée. C’est de l’esclavage.»
Pour la plupart, il s’agirait d’Africains employés sous de fausses identités par les sous-traitants d’un sous-traitant de la SNCF, la société Vigimark. Vendredi, sous la pression du ministère, la SNCF s’est engagée à trouver des emplois à une vingtaine d’entre eux dans une de ses filiales de nettoyage ou de gardiennage afin qu’ils puissent avoir droit à une régularisation par le travail : les métiers de la sécurité ne permettent pas cette régularisation. L’affaire était pourtant mal partie car la SNCF ne voulait d’abord rien entendre, considérant qu’elle n’était pas responsable de la gestion des ressources (in)humaines de ses sous-traitants.
Jeudi dernier, Besson a pris son téléphone et interpellé directement son “ami“, Guillaume Pepy. «Je n’exclus pas de transférer les dossiers de ces personnes à la justice, ce sont les victimes d’un trafic, dit Besson au JDD. A ce stade je ne veux pas me prononcer sur la responsabilité de la SNCF, mais ce cas de figure pose la question du donneur d’ordre. Peut-il ignorer les conditions de travail des salariés de ces sous-traitants lorsqu’il est question de traite des êtres humains? Peut-être faudra-t-il en passer par la loi? Je veux comprendre quel est le maillon faible de notre législation.»
(JDD)