L’UMP a remporté les européennes avec un score proche de celui des présidentielles de 2007. Jérôme Fourquet, de l’institut de sondages Ifop, analyse l’évolution de l’électorat sarkozyste entre ces deux élections et pointe le recul des voix sarkozystes dans les bastions traditionnels du Front national.
La carte ci-contre [cliquer pour agrandir], réalisée au niveau cantonal par le laboratoire MTG de l’université de Rouen sur les bases des données du Ministère de l’Intérieur, fait ressortir des évolutions contrastées selon les territoires et nous renseigne sur les comportements des différentes strates passées et actuelles de l’électorat sarkozyste.
Avec 27,7 % des suffrages exprimés et 11 points d’avance sur le PS, l’UMP a remporté les élections européennes de juin dernier. Certains responsables de l’UMP se sont d’ailleurs félicité que contrairement aux scrutins européens précédents, la formation majoritaire n’ait pas subi de vote sanction et soit parvenue à maintenir ses positions par rapport au premier tour de l’élection présidentielle. Les scores ne sont certes pas très éloignés, Nicolas Sarkozy avait obtenu à l’époque 31,2 % des voix. On constate néanmoins un recul de 3,5 points, alors même que l’électorat UMP (et notamment sa composante la plus âgée) s’est plus mobilisée que la moyenne dans un contexte général fortement abstentionniste.
A quelques mois de l’échéance des régionales, le défi qui s’offre au parti de la rue de la Boétie, est donc assez ardu. Il s‘agira en effet d’articuler un programme politique qui permette d’arrimer plus solidement et définitivement à la majorité présidentielle, un électorat de centre-droit des terres démocrates-chrétiennes de l’ouest et modérées du sud-ouest, quelque peu déboussolé par le positionnement de François Bayrou, tout en donnant des gages et en tentant de reconquérir dans le nord-est et le sud-est, une fraction non négligeable d’un électorat populaire et/ou anciennement frontiste déçu du sarkozysme et s’étant aujourd’hui placé en retrait du terrain électoral.
(Source: Délits d’opinion)