Depuis son entrée dans l’Union européenne, la Roumanie est devenue une terre attractive pour des milliers d’Africains et d’Asiatiques d’autant plus que le pays manque de main-d’oeuvre en raison de l’immigration de 3 millions de Roumains vers l’Europe de l’Ouest.
Choc des civilisations. Des paysans de la Roumanie profonde qui n’ont jamais vu de Noirs de leur vie se retrouvent face à ces nouveaux immigrants qui les saluent en allemand. Sur la terrasse du centre, où la serveuse est une jeune Ethiopienne, les villageois parlent franchement. «Je n’avais jamais vu de Noirs sauf à la télé, reconnaît le vieux Nicolae. Au début je me méfiais d’eux. Mais on s’habitue, et puis ces Africains sont bien, ils bossent et ne font pas de problèmes.»
Officiellement, ils sont 65 000 à avoir immigré en Roumanie, un chiffre en constante augmentation. Cette nouvelle vague d’immigrants – Africains, Indiens, Afghans, Irakiens – est gérée sur place grâce au centre d’accueil de la commune de Somcuta Mare.
L’Etat roumain leur assure l’hébergement, les repas, quelques vêtements, mais l’argent de poche se limite à 80 centimes d’euro par jour, le prix d’une bouteille de jus de fruit. Pour joindre les deux bouts, ils font des petits travaux pour les paysans du coin. «Je suis content de leur travail, déclare Dorin Buhaiu, un éleveur de vaches. Ils arrivent à temps, car on a du mal à trouver de la main-d’oeuvre en ce moment. En fait, ils travaillent mieux que les Roumains.» Depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne (UE) en 2007 le pays est confronté à une pénurie de main-d’oeuvre, 3 millions de Roumains s’étant expatriés en Europe de l’Ouest. Et le statut d’Etat membre de l’UE rend la Roumanie plus attractive pour les immigrants. (Le Monde)