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Pour Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne, «chargé de la justice, de la liberté et de la sécurité», l’Europe «a vocation à accueillir les persécutés». Mais elle a aussi besoin de l’immigration pour éviter le “crash démographique” qui menace ses économies et ses systèmes de protection sociale. Il propose donc une meilleure répartition des immigrés entre les différents pays membres de l’Union européenne pour mieux gérer les flux migratoires. L’immigration étant un sujet sensible, «sa mise en avant comporte trois risques, qu’il faut à tout prix éviter».

Le premier risque est celui d’une vision négative des flux migratoires, accentuée par un contexte de crise économique. (…)
Le deuxième risque est celui d’une confusion entre immigration et asile, rendu plus grand par le caractère composite des flux de migrants arrivant en Europe. Or l’émigré économique n’est pas le réfugié qui fuit son pays, menacé par les persécutions provoquées par les guerres ou par la terreur à l’encontre des minorités.
Le troisième risque est de croire que la gestion des flux migratoires et du droit d’asile peut se résoudre essentiellement au plan national, sans une coordination européenne très étroite. Cette fragmentation des politiques migratoires est une absurdité dans l’espace sans frontières de Schengen. (…)
Solidarité entre les Etats membres : il faut redonner de l’oxygène à certains pays qui, par leur position géographique, sont asphyxiés par les migrations. (…) L’Europe va donc engager un “projet pilote” pour soutenir Malte, basé notamment sur la réinstallation intra-européenne d’un certain nombre de réfugiés. La France a déjà donné l’exemple en acceptant d’en accueillir 99.
(Le Monde)

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