Depuis le 1er juin, un pôle religions s’est installé au sein de la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères. Certains ne manqueront pas d’y voir un nouveau signe de la “laïcité positive” prônée par le président de la République. D’autres, la prise en compte du rôle-clef des religions dans le supposé choc des civilisations.
Pour Bernard Kouchner, à l’origine de cette structure, la création du pôle est “un effet de la mondialisation”, justifié par une nécessaire “modernisation” des mentalités. La prise en compte des paramètres religieux était en effet “insuffisante” au sein de la diplomatie française, explique le ministre. “On a intégré la démographie, l’écologie et les pandémies à la réflexion stratégique, pourquoi pas les religions ? Toutes les guerres que j’ai connues comportaient à des degrés divers des histoires de religion”, assure-t-il, dans une allusion aux conflits du Kosovo, du Sri Lanka ou du Liban.
“Dans certains pays, faire de la politique, c’est parler religion, et inversement. On ne peut pas l’ignorer”, défend aussi le responsable du nouveau pôle, Joseph Maïla, spécialiste de l’islam et de la sociologie des conflits.. Et de citer les points chauds de la planète que sont l’Afghanistan, le Pakistan, l’Irak ou l’Iran. “Certains conflits sont résolus par un accommodement entre communautés religieuses”. Aussi le pôle devra-t-il sensibiliser les diplomates de la nouvelle génération aux questions religieuses.
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