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ALGER, 4 août (Reuters) – Trois personnes au moins ont été blessées dans des affrontements qui ont opposé une centaine d’Algériens et d’immigrés chinois, armés de couteaux et de matraques, lundi à Bab Ezzouar, un quartier de l’est d’Alger baptisé “Chinatown”, rapportent des témoins.
Officiellement, 35.000 immigrés chinois vivent en Algérie, employés notamment sur les chantiers de construction.
Leur présence est parfois mal comprise dans un pays fortement touché par le chômage – 70% des moins de 30 ans sont sans emploi – mais elle n’avait suscité jusqu’ici aucun incident.
Mardi matin, un journaliste de Reuters a pu constater que les immigrés chinois restaient cloîtrés chez eux à Bab Ezzouar.
Une dispute entre un commerçant algérois et un immigré chinois est à l’origine de ces affrontements.
“J’ai dit à ce Chinois de ne pas garer sa voiture devant mon magasin et il m’a insulté”, a raconté le commerçant, Abdelkrim Salouda, 31 ans, les vêtements tachés de sang.
“Je l’ai frappé, je pensais que c’était réglé mais il est revenu une demi-heure plus tard avec une cinquantaine de ses compatriotes pour me demander des comptes. C’est un miracle que je sois encore en vie”, a poursuivi Salouda, un pansement sur la tête.
D’après des témoins, une soixantaine d’Algériens ont pris part aux échauffourées.
L’ambassade de Chine à Alger a fait savoir qu’elle publierait un communiqué dans la journée de mardi.
Des témoins ont rapporté que des diplomates chinois s’étaient rendus sur place lundi sous escorte policière.
Mardi, on pouvait voir des groupes d’habitants du quartier devant les immeubles où résident les immigrés chinois.
“On ne peut pas vivre avec eux. Ils boivent de l’alcool et ne respectent pas notre religion. Ils doivent s’en aller”, a déclaré un commerçant du quartier, Rachid Azoug.
Des spécialistes de la région estiment toutefois que ces incidents n’ont pas de lien direct avec le militantisme islamique et sont dus avant tout au contexte économique et social.
Policiers et gendarmes ont été dépêchés sur place pour enquêter et un habitant a parlé d’une situation “explosive”.
(merci à Diberville et Big Brother)

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