Après l’incendie volontaire, mardi dernier, de l’école de danse du village, c’est un chien qui a été enflammé dans la nuit de dimanche à lundi. “Les gens n’osent pas parler, et rien n’est fait”, dénonce René, policier à la retraite.
Pour René, le village d’Espira (proche de Perpignan) n’a plus rien à voir avec le village où il a vécu sa jeunesse. “J’ai quitté le village en 1971. J’y suis revenu en 1992, alors que j’étais commandant de la brigade criminelle à Perpignan. Ce n’était plus le même village. Il n’y a pas un chemin de vignes entourant Espira qui ne porte des traces de voitures brûlées. Il n’y a presque plus de cabines téléphoniques, elles ont toutes été brisées ! Il n’y a plus de bancs publics, ils les ont tous déboulonnés, arrachés !”
“Ils”, ce sont ces jeunes du village et des alentours, âgés de 12 à 17 ans, qui ont pris pour habitude de se rassembler au centre du village. René les soupçonne d’être à l’origine du dernier acte de violence en date. “Il était environ minuit et demi, et quelqu’un a contacté mon épouse, qui est responsable auprès de la SPA. Des jeunes venaient de jeter de l’alcool sur un chien, puis de l’enflammer.”
La semaine dernière, un incendie volontaire avait ravagé la salle de danse. Deux mineurs avaient été interpellés : l’un d’eux a été écroué à la maison d’arrêt de Perpignan en attendant la poursuite des investigations, tandis que le second a été laissé libre sous contrôle judiciaire. “Dans le village, les gens sont terrorisés, personne n’ose parler, personne n’ose sortir de chez soi, et rien n’est fait, reprend le policier à la retraite. Et surtout pas par le maire, qui dit qu’il faut que jeunesse se passe ! Franchement, quel laxisme…” (source)