Selon l’Observatoire national de la délinquance (OND), les vols à main armée commis par des mineurs ont augmenté de 38% entre 2007 et 2008. Et l’année 2009 ne devrait pas infirmer la tendance.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution pour l’OND : d’abord, les moyens mis en oeuvre par la police pour déjouer les trafics de drogue, qui inciteraient les délinquants à se rabattre sur l’attaque de petits commerces, moins risquée. Mais aussi le besoin d’argent immédiat : “dans notre société, aujourd’hui, les jeunes veulent tout tout de suite et ont donc besoin d’argent vite, peu importe la méthode“, analyse le directeur de l’OND.
“Un petit braquage ne demande pas beaucoup de moyens ou de temps de préparation, contrairement au trafic de stup’ qui nécessite un réseau : tout le monde a une tenue noire, des gants et une cagoule. Et (…) on est presque sûr de repartir avec 1000 ou 2000 euro en poche“, ajoute un officier de police. Dans certaines cités, les moyens sont mutualisés : “armes, cagoules, tenues, ils stockent tout dans les caves de ces zones de non-droit et se prêtent les affaires. Lorsque la police les trouve, elle peut rarement en tirer quelque chose car il y a des tonnes d’ADN différents dessus, les rendant difficilement exploitables“.
Mais ce qui frappe les enquêteurs chez ces braqueurs, outre la disproportion entre la violence mise en oeuvre et le gain minime escompté, c’est l’absence totale de conscience de la gravité de leurs actes : faire usage de violence pour obtenir ce qu’ils veulent est devenu horriblement banal pour ces jeunes qui, lors des auditions, ne comprennent même pas en quoi leurs actes sont condamnables.
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